À un mois de l'ouverture de la période cyclonique, l'île de Saint-Barthélemy tente de "reconstruire mieux et plus solide"
Huit mois après le passage violent d'Irma, l'île de Saint-Barthélemy se remodèle comme avant l'ouragan. Il reste toutefois des chantiers à achever et toujours des déchets à évacuer, avant l'arrivée d'une nouvelle saison à risque.
Huit mois après le passage dévastateur de l’ouragan Irma sur les Antilles, l'île de Saint-Barthélemy commence à peine à retrouver un aspect normal.
Des reconstructions et des réaménagements sont en cours, alors que la prochaine période cyclonique ouvre dans un mois.
Quand on voit aujourd’hui la maison de Jean-Louis Greaux, sur les hauteurs de l’anse des Cayes, il est difficile d’imaginer qu’elle a été complètement défigurée par Irma. En plein ouragan, le propriétaire avait tourné les images du désastre et enregistré le bruit fracassant du vent, des tôles, des cailloux, des branches.
Toute la toiture et l’appentis avaient volé, la peinture était complètement explosée. La piscine était éclatée.
Jean-Louis Greaux, habitant de Saint-Barthélemyà franceinfo
Le lendemain du cyclone, sur tout le quartier, Jean-Louis Greaux avait compté "entre 19 et 25 maisons dites détruites et une bonne quarantaine de maisons endommagées". En quelques semaines, il a réussi à tout remettre en état, mais ce n’est pas le cas partout sur l’île qui ressemble encore, par endroit, à un chantier à ciel ouvert. On voit des reconstructions des maisons, des chantiers d'enfouissement du réseau EDF et des remises en état d'hôtels.
L’île vit pratiquement à 100% du tourisme. "Les intérieurs de l’hôtellerie 5 étoiles basée sur les côtes, proches des plages, ont été très touchée par les vagues", indique Nils Dufau, le président de l’office du tourisme.
L’optique de chacun quand on reconstruit aujourd’hui, c’est de ne pas reconstruire seulement à l’identique, mais c’est de faire mieux, plus solide, plus esthétique.
Nils Dufau, à la tête de l'office du tourisme de Saint-Barthélemyà franceinfo
Il s’agit en quelque sorte de positiver la situation. "On est passé de 50% de capacité d’accueil", précise le dirigeant de l'office du tourisme.
Il n'est pas simple d'acheminer par la mer suffisamment de matériaux de reconstruction : bois, tôle, sable pour le ciment. Le port de commerce de l’île a vu son activité grimper de 42% au début de l’année. Il s'agit aussi d'exporter les tonnes de déchets générées par Irma, indique Ernest Brin, le directeur du port.
La prochaine période cyclonique ouvre officiellement dans un mois et on n’aura toujours pas fini d’exporter les déchets de la période précédente.
Ernest Brin, directeur du port de Saint-Barthélemyà franceinfo
Malgré l’arrivée sur place de centaines d’artisans venus du Portugal et de Pologne pour faire face aux besoins de main d’œuvre, l’île, en dépit de ses moyens financiers importants, mettra encore entre un à deux ans pour se remettre de la violence d’Irma.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.