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Irma : les gouvernements des Pays-Bas et du Royaume-Uni eux aussi critiqués pour leur gestion de l'ouragan

Lenteur de l'aide et des évacuations, manque d'information et de moyens : les autorités des Pays-Bas et du Royaume-Uni sont critiquées pour leur gestion des dégâts après le passage de l'ouragan Irma dans les Antilles.

Article rédigé par Pierre Benazet, Antoine Giniaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des militaires Royal Marines britanniques parlent avec un habitant de Tortola dans les Iles Vierges britanniques, le 10 septembre 2017. (AFP PHOTO / CROWN COPYRIGHT 2017 / LPHOTO JOEL ROUSE)

Le gouvernement français doit faire face à l'exaspération des habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, et tente d'éteindre les critiques politiques qui se multiplient en métropole. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, dont des territoires dans les Antilles ont eux aussi été touchés par l'ouragan Irma, la polémique n'épargne pas les gouvernements.

Pays-Bas : une réaction jugée trop tardive

Malgré l’arrivée massive de l’aide en provenance des Pays-Bas, le gouvernement est sous le feu des critiques après le passage de l'ouragan Irma sur trois îles néerlandaises des Petites Antilles. La partie néerlandaise de Saint-Martin (Sint-Maarten), l'île de Saba et l'île de Saint-Eustache (Sint-Eustatius) ont été durement touchées et le gouvernement a dépêché la marine royale, avec les premiers secours et des militaires. Le roi des Pays-Bas, Guillaume-Alexandre doit se rendre lundi 11 septembre à Saint-Martin. 

Sur l'île, de nombreux touristes néerlandais sont dépités d’avoir vu les ressortissants d’autres pays évacués avant eux alors que, pour eux, le premier vol pour l'Europe a décollé lundi. 

Une réaction jugée plus tardive que celle de la France. Les premières questions gênantes pour le gouvernement du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, sont apparues jeudi, dès le lendemain du passage d’Irma. Aux Pays-Bas, certains ont estimé ouvertement que la réaction de La Haye était plus lente que celle de la France et que le bilan de quatre morts dans la partie néerlandaise de Saint-Martin avait mis trois jours de plus à être tiré que le bilan pour la partie française.

L'impossibilité pour les autorités néerlandaises de communiquer avec l’île dans les 24 heures qui ont suivi l’ouragan a été aussi vivement critiquée et comparée défavorablement avec l’action de la France. 

Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, lors d'une conférence de presse sur les dégâts provoqués par l'ouragan Irma, le 8 septembre 2017, à La Haye. (ROBIN UTRECHT / ANP)

Les autorités locales ignorées. D'autres critiques portent sur le fait que le gouvernement des Pays-Bas a pris entièrement en main les opérations d’aide et de maintien de l’ordre, sans consulter dans un premier temps les autorités locales. Saint-Martin est un territoire autonome qui, en théorie, ne dépend plus des Pays-Bas depuis 2010 mais occupe le même rang que lui au sein du royaume néerlandais. Le bât blesse d’autant plus que cette autonomie a été instaurée suite à la mauvaise gestion par le gouvernement néerlandais des suites de l’ouragan Luis, il y a 22 ans.

La "réponse honteuse" du gouvernement britannique

Irma a fait six morts dans les territoires d'outre-mer britanniques : cinq dans les Îles Vierges britanniques (British Virgin Islands), un à Anguilla. L'ouragan a aussi ravagé l'archipel Antigua-et-Barbuda, pays indépendant mais membre du Commonwealth, faisant un mort à Barbuda. La reine a adressé ses condoléances aux familles des victimes et se dit "choquée".

24 heures après les dispositifs français et néerlandais. Mais les ressortissants britanniques de ces territoires dénoncent la lenteur de l'intervention. Les numéros d’urgence, le fonds d’indemnisation, les groupes d’intervention ont été mis en place 24 heures après les dispositifs français et néerlandais, alors qu'à Antigua-et-Barbuda, les deux tiers des habitants se sont retrouvés sans abri dès le premier jour après le passage d'Irma. 

"Citoyens de seconde zone". Des élus locaux parlent de "réponse honteuse". Ils s'indignent d'être considérés "comme des citoyens de seconde zone". Au Parlement, les travaillistes dénoncent, eux aussi, une réponse trop tardive et jugent insuffisante l'enveloppe de près de 35 millions d'euros débloquée pour l'aide d'urgence.

"Situation anticipée", dit le gouvernement. Face aux critiques, le ministre de la Défense assure que la situation avait été anticipée. Michael Fallon rappelle qu'un navire était stationné sur zone, ainsi que des hélicoptères et des Royal marines, et précise qu'il a fallu ensuite faire le point sur les conséquences avant d'envoyer un second bateau. Vendredi, Londres a musclé son dispositif d'aide aux victimes avec l'envoi de deux avions de transport militaires.

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