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Ouragan Irma : les médecins de Saint-Martin redoutent "la deuxième vague" des blessés graves

Les premiers témoignages des blessés et des médecins de Saint-Martin arrivés en Guadeloupe montrent à quel point l'île a besoin, en urgence, de moyens et de secouristes pour accéder aux zones ravagées. 

Article rédigé par Jérôme Jadot, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le passage dévastateur de l'ouragan Irma sur l'ile de Saint-Martin n'a pas épargné les structures hospitalières (illustration) (LIONEL CHAMOISEAU / AFP)

Les déclarations des blessés et des médecins de Saint-Martin arrivés jeudi 7 septembre en Guadeloupe témoignent de la violence de l'ouragan Irma. Ils montrent aussi l'urgence de l'acheminement de moyens médicaux et de secouristes sur l'île ravagée. La présence de blessés graves, dans les décombres, est redoutée.

Le reportage de Jérôme Jadot en Guadeloupe auprès des blessés et de leurs accompagnateurs médicaux arrivés de saint-Martin

Les premiers blessés, une vingtaine, rapatriés de Saint-Martin sont arrivés au CHU de Point-à-Pitre mercredi. Certains ont été acheminés en Guadeloupe en avion, d’autres en hélicoptère. Un patient Jean-Luc, diabétique, n'avait pas le choix. Il suivait son traitement à domicile. Il n'a plus rien. 

J'ai perdu ma maison, le toit est parti avec le vent. Mon appareil de dialyse a pris l'eau.

Un habitant de Saint-Martin transféré en Guadeloupe

à franceinfo

Ces patients peuvent difficilement être accueillis à l’hôpital de Saint-Martin, très dégradé après le passage de l’ouragan. Sur la centaine de lits disponibles avant le passage d'Irma, seulement une dizaine de places est aujourd’hui opérationnelle, à cause des "infiltrations d’eau, des fuites, des courts circuits et de la stérilisation hors service", explique un médecin urgentiste qui a passé les heures les plus violentes de la course de l'ouragan confiné dans le centre hospitalier de Saint-Martin.

Une petite fille est née à Saint-Martin pendant l'ouragan

En plein ouragan, une trentaine de patients ont dû été déplacés à deux reprises. Pendant la période la plus dangereuse, s’est ajoutée Saya, née prématurément à 32 semaines. La pédiatre qui l’a prise en charge, Laurence, raconte qu’il a fallu faire une césarienne en urgence. Comme il n’y avait presque plus rien dans le service, il a fallu l’évacuer dans le bloc opératoire. 

C’est un bébé qu’on aurait dû évacuer sous couveuse. Là, c'était juste avec une couverture de survie. Heureusement, cela s’est bien passé.

Laurence, pédiatre à Saint-Martin

à franceinfo

Les blessés qui arrivent à l’hôpital de Saint-Martin présentent des blessures relativement légères mais les médecins s’attendent à des cas plus graves. Un des médecins de Saint-Martin, le docteur Salino, explique que pour l’instant, les services d'urgence n'ont que de la petite traumatologie à traiter. Il redoute que les blessés présentant de gros traumatismes soient encore ensevelis.

Pour l’instant, les personnes traitées sont celles qui peuvent se déplacer, afin de soigner des plaies dues à des blessures lors d’explosion de vitres ou quand ils ont essayé de déblayer. "Les patients les plus gravement atteints arriveront dans une deuxième vague, dit le médecin, mais on n’a plus de médicaments, plus rien".  

La situation montre l’importance du pont aérien sur l’île mis en place pour acheminer du matériel et des secouristes. Ils devront quadriller les zones les moins accessibles où l’on craint de découvrir de nouvelles victimes.

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