Saint-Martin : un mois après l’ouragan Irma, près de la moitié des foyers toujours privés d’eau courante
Certaines zones de l’île de Saint-Martin ne sont toujours pas approvisionnées en eau courante, malgré la dizaine de citernes installées par la Croix-Rouge.
Un mois après le passage dévastateur d’Irma, les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy pansent leurs plaies. Les stigmates du passage du cyclone sont encore visibles. Au milieu de montagnes de déchets et de maisons sans toit, la vie reprend dans un contexte difficile avec un problème essentiel : l’accès à l’eau.
Une dizaine de citernes réparties sur toute l’île
Plus de la moitié des foyers n’ont en effet toujours pas l’eau courante. Pour faire face, la Croix rouge a réparti un peu plus d’une dizaine de citernes de 30 000 litres d’eau sur toute l’île. Mais certaines zones sont moins bien approvisionnées que d’autres. C’est le cas à Quartier-d'Orléans, au sud-est de la partie française de l’île de Saint-Martin. La citerne est un chapiteau en aluminium recouvert par une bâche bleue. Au bout d’un long tuyau blanc, douze robinets permettent aux habitants de tirer de l’eau sanitaire, non potable.
Cette installation est devenue en quelques jours le lieu le plus fréquenté du quartier. Maryline remplit quatre réservoirs de cinq litres. "J’ai des enfants, ils salissent leurs vêtements, c’est de l’eau pour laver la lessive, pour se laver", explique-t-elle.
Retour à Saint-Martin un mois après : pas d'eau courante quartier d'Orléans. Approvisionnement grâce à une citerne de 30 000 litres. #irma pic.twitter.com/wUURII0JLw
— Thibault Lefèvre (@thibaultlefevre) 3 octobre 2017
Julio est Dominicain. Avant l’installation de la citerne, il puisait de l’eau saumâtre directement dans la nappe phréatique. "C’est de l’eau qui n’avait pas été utilisée depuis très longtemps parce que nous n’avions jamais rencontré ce type de problème, témoigne-t-il. Quand nous avons ouvert le puits, tout était sale, l’eau était contaminée. Des champignons sont apparus sur la peau de ma fille, ça la grattait. Avec l’eau de la citerne, on peut cuisiner, on peut faire beaucoup de choses. On en prend moins mais cela change tout, c’est essentiel." Personne ne sait quand l’eau courante sera totalement rétablie.
"Nous avons une grosse faiblesse sur l'eau", concède Philippe Gustin, délégué interministériel pour la reconstruction de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin."Nous avons des réseaux défaillants et il faut accélérer la remise en état : c'est désormais maison par maison qu'il faut vérifier que les robinets fuient ou non." Les habitants de Saint-Martin consomment 6 500 m3 d’eau par jour. L’usine de désalinisation, très endommagée par l’ouragan, fournit pour le moment un tiers des besoins.
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