: Vidéo Saint-Martin, la déchirure
L'ouragan Irma a ravagé l’île de Saint-Martin, mais n’a pas éliminé les frontières entre riches et pauvres. Entre le nord résidentiel, dont les habitants viennent surtout de la métropole, et le sud avec ses bidonvilles de tôle et sa population immigrée, les inégalités face à la catastrophe sont criantes. Un reportage d'"Envoyé spécial".
L'ouragan Irma a ravagé Saint-Martin, mais n'a pas effacé les frontières invisibles. La catastrophe a révélé des inégalités criantes entre les deux parties de l'île. Au nord, Clément Le Goff a rencontré François. Il a acheté il y a quelques mois une robuste villa sur le front de mer... aujourd'hui saccagée par l'ouragan. Les éléments de sa cuisine ont été soufflés jusque dans la cour, ses affaires sont parties chez ses voisins et inversement, son scooter a atterri dans sa chambre... Sa femme et ses deux jeunes enfants auront la chance d'obtenir un laissez-passer pour quitter l'île en avion. Direction la Guadeloupe, où ils seront en sécurité. Mais la famille ne sait pas quand elle sera réunie...
Partir ou rester ? Tout le monde n'a pas le choix
Partir est un déchirement, mais d'autres ne peuvent même pas rêver de ce luxe. Quinze kilomètres au sud, dans le quartier de Sandy-Ground, la population est majoritairement originaire d'Haïti. Les journalistes y découvrent un paysage apocalyptique. Les constructions de tôle, bois ou béton de mauvaise qualité n'ont pas résisté. Tout a été emporté. Restée prostrée toute une semaine dans les gravats de sa maison complètement éventrée, Louisa ne peut pas s'en aller. Elle n'a pas de voiture, et pas d'endroit où se réfugier.
François, lui, comme les 36 000 Français de l'île, se demande s'il doit partir, ou rester pour tout rebâtir... sur des bases plus solides.
Un reportage de Clément Le Goff, Tristan Le Bras et Xavier Puypeyroux, diffusé dans "Envoyé spécial" le 14 septembre 2017.
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