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"On ne sait rien, sauf que les gens ont tout perdu" : à Trèbes, malgré la solidarité, la colère s'exprime après les inondations meurtrières

À Trèbes, comme dans les autres communes de l'Aude meurtries par les inondations du 15 octobre, la solidarité s'organise pour prendre en charge les sinistrés. Beaucoup s'interrogent sur le déluge qui les a surpris. 

Article rédigé par franceinfo, Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une salle de la mairie de Trèbes (Aude) mise à disposition des sinistrés par la mairie le 15 octobre 201_. (BENJAMIN MATHIEU / RADIO FRANCE)

Dans l'Aude, touchée par des inondations meurtrières lundi 15 octobre, les sinistrés ont été pris en charge par les secours et les municipalités. À Trèbes, deux salles ont été ouvertes permettant à près de 300 personnes de passer la nuit à l'abri.  

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Assise sur une chaise, un peu à l’écart, une dame âgée, chaussée de pantoufles,  caresse sa chienne posée sur ses genoux. Comme les autres sinistrés, elle est partie de chez elle en urgence, emportant le strict minimum, mais sans laisser sa chienne. Michèle passe sa première nuit dans la salle mise à disposition par la mairie. Sa maison est sous 1,50 mètre d'eau et personne ne peut l’héberger. "Mon fils habite dans le haut de Trèbes. Lui n'a pas été inondé mais comme la ville est coupée, il ne peut pas venir me chercher, explique-t-elle. Les pompiers m'ont amenée ici gentiment."

"Vous n'allez pas passer une semaine sur un lit, ne vous inquiétez pas, explique à un sinistré le maire de Trèbes, Eric Menassi. On va vous reloger, on va voir s'il y a des hôtels. Mais pour ce soir, nous sommes dans une urgence absolue." Malgré les mots réconfortants de l'élu, les habitants présents sont soucieux. La venue du premier ministre, Edouard Philippe, en fin d’après-midi lundi, et qui a passé quelques minutes les sinistrés, n’a pas suffi à apaiser Jean-Claude. Comme beaucoup, il estime que les secours ont mis trop de temps à intervenir. "C'est la grosse catastrophe à Trèbes parce que depuis 3h30 quand ça a commencé à inonder, on n'a eu les pompiers qu'à 10h30, témoigne cet habitant. S'ils étaient arrivés avant, peut-être qu'il n'y aurait pas eu autant de morts. Heureusement que ça s'est calmé, sinon on y aurait tous laissé notre peau." 

Un autre habitant, Manuel, s'interroge. "Vu la quantité d'eau qui venait dans les rues, qui est montée, les vitres explosées, les murs, les clôtures cassées, ce n'est pas normal, affirme-t-il. Quelque chose s'est passé en amont. On ne sait rien sauf que les gens ont tout perdu." 

Les inondations à Trèbes, dans l'Aude, le 15 octobre 2018 ont tout emporté : voitures, intérieur des maisons, portail... (BENJAMIN MATHIEU / FRANCE-INFO)

Le maire de Trèbes comprend la colère qui s'exprime. "Lorsque vous vivez un épisode aussi dramatique, c'est humain", dit-il. Mais pour Éric Menassi, personne n’est en faute. Lui-même, en plein nuit, a constaté le déluge brutal. "Comment voulez-vous que Météo France puisse prédire quelque chose ? J'étais dehors avec mes équipes depuis minuit. C'est arrivé d'une manière et d'une soudaineté imprévisibles."  

Le sort, encore une fois, s’abat sur Trèbes après les attentats qui ont meurtri la ville le 23 mars dernier. 

Des maisons inhabitables à Trèbes en raison des inondations le 15 octobre 2018. (BENJAMIN MATHIEU / RADIO FRANCE)

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