Témoignage Inondations en Espagne : un entrepreneur français installé à Valence témoigne de sa soirée "vécue comme une horreur"

La région de Valence a été touchée, dans la journée de mardi et la nuit qui a suivi, par des inondations.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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A Valence, en Espagne, les dégâts sont particulièrement impressionnants au lendemain du passage d'une "goutte froide". (NICOLAS TEILLARD / FRANCEINFO)

La soirée de mardi à Valence, en Espagne, a été "vécue comme une horreur", a témoigné mercredi 30 octobre, sur franceinfo Eric Primas, un entrepreneur français installé à Valence, après les inondations qui ont touché le sud-est de l'Espagne. "C'était vraiment très puissant."

Résidant sur les hauteurs de Valence, Eric Primas a d'abord vécu la soirée "à distance". Il a vu la dépression "se rapprocher en prenant de plus en plus de force". "On voyait des tunnels qui se formaient dans les rues avec des tornades qui se formaient. Ça volait de partout." Il y a eu "des éclairs", puis "des grêlons", et "des pluies diluviennes ont fait des grands rideaux de pluie. On ne voyait plus grand-chose. Et ça a continué avec de grandes bourrasques de vent."

"Je pensais que ça allait s'arrêter"

Le Français a alors tenté de "ranger ce qu'il y avait à l'extérieur". Mais il se sentait "un peu protégé". "Je ne me suis pas inquiété outre mesure." "On a déjà eu des orages de pluie, mais pas des orages d'une telle puissance", souligne Eric Primas. "On s'est barricadé, on a fermé les volets parce qu'on avait des grêlons de plus en plus gros comme des balles de ping-pong."

Ce qui l'a inquiété, c'est quand il a "commencé à regarder les réseaux sociaux". Il a posté un message sur Instagram pour proposer un couchage pour la soirée. "Des jeunes m'ont répondu. Et je suis sorti comme si de rien était. Je pensais que ça allait s'arrêter."

En arrivant en voiture pour aller secourir ce couple, il a réussi à se garer "sur un monticule, qui permettait de ne pas prendre l'eau avec la voiture". Le couple "qui vivait au rez-de-chaussée, avait de l'eau jusqu'aux genoux". Il a vu les voisins sortir "pour sauver leur voiture, parce que cela grimpait à une vitesse folle". "Le temps que l'on rentre pour chercher leurs affaires dans leur maison et qu'on ressorte, soit presque cinq minutes, l'eau avait grimpé très fort", témoigne encore le Français.

"Je n'ai rien pu faire (...) Cette voiture est partie dans la nuit"

Eric Primas a ensuite confié au couple les clés de sa voiture, "garée 300 mètres plus haut" pour qu'ils déposent leurs affaires. Il a ensuite "commencé à aider les gens qui paniquaient dans les voitures parce qu'ils n'arrivaient pas à sortir". L'eau "s'engorgeait" dans les voitures et "la pression d'eau ne permettait plus de sortir" depuis l'intérieur. "On en a fait quatre ou cinq comme ça. On n'avait plus de visibilité. J'avais juste ma lampe torche."

Eric Primas est alors remonté pour retrouver son véhicule. C'est là qu'il a vu "une jeune fille dans sa voiture". "Elle me regardait me demandant d'arrêter la voiture. J'ai trouvé ça déchirant. J'ai essayé de tirer sur la poignée. Je n'ai rien pu faire. Ça a glissé. Cette voiture est partie dans la nuit." "Cette jeune fille avait peut-être 30 ans. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. J'espère qu'elle est vivante", témoigne encore le Français.

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