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Reportage "Méga-bassines" : à Sainte-Soline, malgré les violents affrontements, les manifestants veulent "continuer à se mobiliser"

Article rédigé par franceinfo - Willy Moreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des manifestants brandissent une banderole lors du rassemblement contre un projet de réserve d'eau artificielle, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 25 mars 2023. (PASCAL LACHENAUD / AFP)
Au moins une trentaine de personnes ont été blessées dont plusieurs dans un état grave samedi lors du rassemblement contre un projet de réserve d'eau artificielle. Les militants écologistes, ragaillardis, ne comptent pas quitter les lieux.

Plus de 3 000 policiers et gendarmes restent positionnés à Saint-Soline (Deux-Sèvres), dimanche 26 mars, au lendemain des violents affrontements qui ont émaillé la manifestation contre la construction d'une réserve d'eau artificielle. Selon le parquet de Niort, sept manifestants ont été blessés, dont trois en urgence absolue tandis que 28 gendarmes ont été blessés, dont deux en urgence absolue. Les organisateurs, eux, évoquent un bilan plus lourd de 200 blessés.

>> "Méga-bassines" : manifestants et gendarmes blessés, tirs de mortiers, véhicules incendiés... Que s'est-il passé samedi à Sainte-Soline ?

Cette violence ne décourage pas les manifestants que nous avons rencontrés samedi soir dans le village de Melle, à un quart d'heure en voiture de Sainte-Soline, où un festival de l'eau est organisé ce week-end.

Le partage de cette ressource est un enjeu qui surpasse tout, estime Edith : "On arrive dans une période où la sécheresse, on voit bien que ça a un impact sur notre vie quotidienne et toute l'année pas que l'été".

"C'est tellement absurde d'avoir une répression aussi forte par rapport à ce qu'on défend. On se sent tellement en devoir de défendre le bien commun qu'on va continuer à se mobiliser".

Edith, opposante au projet de réserve d'eau artificielle

à franceinfo

Au micro, un opposant aux "méga-bassines" fustige lui aussi l'intervention des forces de l'ordre : "C'est uniquement pour nous dissuader de continuer la lutte. C'est uniquement parce qu'ils sentent qu'ils perdent pied et c'est pour ça qu'on va continuer dans les mois et les semaines qui viennent à lutter contre les bassines."

Un mode de revendication "qui fait parler du sujet"

Les manifestants peuvent compter sur le soutien de Sylvain Griffault, le maire de Melle, qui leur a prêté le camping et un terrain municipal. Il veut croire que les affrontements n'ont pas totalement éclipsé le débat de fonds sur la gestion des ressources en eau : "Je crois qu'il s'est passé des choses choquantes, mais ce mode de revendication-là, malheureusement, on peut dire qu'il fait parler du sujet, estime l'élu. Quand on se pose uniquement autour d'une table, on n'en parle pas forcément autant."

Sylvain Griffault attend désormais les tables rondes sur l'eau prévue ce dimanche dans sa commune : "Il y a besoin qu'on puisse montrer que ce sujet-là peut être aussi traité en toute sérénité. Et la commune de Melle était en capacité d'accueillir et avait aussi la volonté d'accueillir cet événement. On a une commune qui a pris une motion contre les réserves de substitution, il y a maintenant un peu plus d'un an et demi. Il y a d'autres solutions que de sortir l'eau d'où elle est pour la mettre en plein air".

Le collectif d'associations "Bassines non merci" affirme avoir rassemblé jusqu'à 30 000 personnes samedi après-midi. La gendarmerie dénombre, elle, 8 000 manifestants. Certains d'entre eux ont endommagé une des vannes de la future réserve d'eau en perçant l'acier à l'aide d'une meuleuse. Aucune interpellation n'a pu être réalisée durant la manifestation, selon le parquet. Onze personnes avaient été interpellées en amont lors de contrôles qui ont permis la saisie de nombreuses armes.

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