Cet article date de plus de deux ans.

Sécheresse : "Depuis 20 ans, on n'avait pas vu ça" dans les Deux-Sèvres, déplore la présidente du conseil départemental

Le seuil d'alerte a été dépassé dans le département ce lundi. L'irrigation des terres agricoles est interdite et l'utilisation de l'eau restreinte pour les habitants. Coralie Dénoues appelle la population à faire "des efforts".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La sécheresse de 2005 dans le Marais Poitevin, dans les Deux-Sèvres (illustration). (ALAIN JOCARD / AFP)

Quinze départements français sont touchés par la sécheresse, lundi 9 mai, dont dix ont dépassé le seuil d'alerte, à l'image du département des Deux-Sèvres. La présidente du conseil départemental, Coralie Dénoues, assure sur franceinfo que "depuis 20 ans, on n'avait pas vu ça". L'irrigation des terres agricoles est interdite sur le territoire départemental, précise l'élue et "des arrêtés de restriction d'usage d'eau pour les particuliers" ont également été publiés afin d'"assurer aux habitants d'être alimentés en eau potable cet été".

franceinfo : Quelle est la situation dans votre département face à la sécheresse ?

Coralie Dénoues : Dans les jours à venir on ne voit pas une goutte d'eau sur la météo, avec la période actuelle, c'est la troisième plus sèche depuis 20 ans et forcément les Deux-Sévriens sont inquiets. Il y a 40 ans, on a eu de la chance que des hommes construisent des barrages alimentant en eau potable. Sauf que l'un d'entre eux n'est rempli qu'à moitié. En fait, aujourd'hui, nous sommes obligés de conserver les retenues seulement pour l'eau potable, pour assurer aux habitants d'être alimentés en eau potable cet été. Et donc, nous ne pouvons plus permettre l'irrigation sur notre département.

C'est quelque chose que vous aviez déjà connu ?

Depuis 20 ans, on n'avait pas connu ça, c'est pour ça que l'agriculture se pose énormément de questions. À l'heure où on parle d'autonomie alimentaire - en plus dans les Deux-Sèvres on est une terre d'élevage - ça pose un énorme problème sur l'irrigation.

Donc cette eau-là est réservée à l'usage vital des habitants ?

Oui, et en plus, on a des arrêtés de restrictions d'usage d'eau pris pour les particuliers en parallèle. Donc c'est aussi les efforts de chacun qui assureront la pérennité de tous les habitants cet été. On n'est même plus à la question de l'irrigation. On est sur une question de conserver l'eau pour l'eau potable.

Comment se traduit concrètement le seuil d'alerte dans votre département ?

L'arrêté oblige en effet à ne plus arroser les jardins potagers, à remplir les piscines, laver les véhicules. Utiliser vraiment l'eau pour les utilisations les plus importantes parce que ça va être de la responsabilité de chacun, sans être alarmiste. On devrait pouvoir alimenter les habitants. Mais par contre seulement s'il y a des efforts faits par tous les habitants.

Et que répondez-vous aux agriculteurs qui se posent des questions sur l'usage de l'eau ?

On alerte l'Etat pour qu'il nous facilite la construction des retenues. Nous, au département, nous sommes convaincus qu'il faut retenir l'eau hivernale avant qu'elle parte à la mer. Une fois à la mer, on ne peut plus l'utiliser. Donc, il faut absolument - pour l'agriculture - qu'on puisse construire sereinement ces réserves de substitution pour les agriculteurs.

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.