Sécheresse : "Nous ne pouvons utiliser l'eau que pour boire et pour se laver", se désole le maire de Saint-Zacharie (Var), placée en niveau crise
"Nous ne pouvons utiliser l'eau que pour boire et pour se laver", se désole jeudi 13 avril sur franceinfo Jean-Jacques Coulomb, maire de Saint-Zacharie (Var), dont la commune a été placée au niveau crise le 24 mars par la préfecture, le plus haut niveau d'alerte lié à la sécheresse. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) fait jeudi un état des lieux de la situation en France : les pluies de mars ont amélioré la situation mais 75 % des nappes sont à un niveau jugé en-dessous des normales, contre 60 % il y a un an. À certains endroits, les niveaux sont historiquement bas.
franceinfo : Votre commune a été placée en état d'alerte sécheresse par la préfecture le 24 mars dernier, vous êtes donc déjà confronté à cette situation ?
Jean-Jacques Coulomb : Nous ne sommes même plus en alerte sécheresse mais en crise sécheresse depuis une quinzaine de jours. C'est l'arrêté préfectoral le plus important concernant la sécheresse. Nous ne pouvons utiliser l'eau que pour boire et pour se laver. Il n'a pas plu depuis le 1er novembre. On n'a plus d'eau. Il ne pleut plus.
Comment les habitants vivent-ils cette situation ?
On essaie de les sensibiliser. On a notre consommation d'eau potable qui baisse. Ils sont réceptifs à ce problème. C'est très compliqué. Moi j'ai 700 piscines sur ma commune, il me faudrait donc 700 policiers municipaux pour vérifier parce que là, avec cet arrêté de sécheresse de crise, on ne peut même plus les remplir. Pour contrôler c'est vraiment compliqué.
"Il y a quand même une prise de conscience de la part de mes administrés mais tant qu'on a de l'eau du robinet avec un débit suffisant, ils se disent que ça va passer et qu'il va pleuvoir."
Jean-Jacques Coulomb, maire de Saint-Zacharie (Var)sur franceinfo
Quand on va avoir des restrictions, et je ne le souhaite pas, au niveau des débits de l'eau et surtout quand on paiera l'eau plus cher, ce qui va arriver c'est indéniable, alors là peut-être que tout le monde sera plus sensible.
Comment envisagez-vous la suite ?
L'arrêté préfectoral du 24 mars sur la sécheresse, c'est la première fois qu'on l'entend. Je suis natif de la commune et ni mes parents, ni mes grands-parents n'ont vécu cette situation aussi tôt. On avait les arrêtés préfectoraux qui tombaient début juin. On passait l'été avec notre usine de potabilisation du canal de Provence et on avait les pluies du mois d'août qui remplissaient les nappes phréatiques et on s'en sortait comme ça. Là, ça devient très préoccupant.
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