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Sécheresse record en France : pour la FNSEA, il faut "adapter les systèmes de culture" à la météo de plus en plus sèche

La France connait en ce début d'année 2023 une sécheresse hivernale exceptionnelle avec près de 32 jours sans de véritables averses. Les nappes phréatiques sont à des niveaux inquiétants.
Article rédigé par franceinfo
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Un bateau est échoué sur la plage, au bord du lac de Montbel, dans le sud-ouest de la France, le 21 février 2023. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

"On a besoin de continuer la recherche pour permettre de semer plus tôt, au printemps, pour optimiser nos plantes en période de sécheresse", a déclaré mercredi 22 février sur franceinfo Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, en charge de la gestion des risques sanitaires et climatiques, alors que la France connaît une période de sécheresse record : 32 jours sans de véritables pluie. Pour lui, il faut "adapter les systèmes de culture", à la météo actuelle : "On n'est plus dans les schémas où la pluie tombe de façon abondante en hiver et un peu en été." Mais le vice-président de la FNSEA reste malgré tout positif : "Cette disparité peut être atténuée avec des pluies qui pourraient arriver sur le printemps."

franceinfo : Quelles sont les conséquences concrètes pour les agriculteurs touchés par cette sécheresse inédite pour la saison ?

Joël Limouzin : Si on veut regarder les choses de façon positive, la situation des cultures d'automne, c'est-à-dire les céréales, blé et orge, semés un peu partout en France, sont plutôt en bonne situation, globalement. Il n'y a pas eu d'excès d'eau qui peuvent avoir des conséquences sur les asphixies racinaires donc ça c'est un point plutôt positif. On a eu des amplitudes de températures pendant tout cet hiver mais des quantités d'eau très faibles. Nous avons des grandes disparités selon les territoires. A l'Ouest, on a plutôt rempli les nappes phréatiques. Les barrages ne sont pas tous complètement pleins mais on a plutôt ressourcé un peu plus sur ces territoires-là.

Est-ce que la situation peut encore s'améliorer ?

Cette disparité peut être atténuée avec des pluies qui pourraient arriver sur le printemps. Là où il faut être prudent, c'est que cette quantité d'eau va être plutôt absorbée par les plantes. Nous devons être vigilants. L'inquiétude est grande dans certains secteurs. Des restrictions me paraissent pertinentes à certains endroits. Rien n'est encore perdu. Je fais partie des gens optimistes parce qu'on n'est plus dans les schémas où la pluie tombe de façon abondante en hiver et un peu en été.

Il va donc peut-être falloir changer les habitudes ? Quelles sont les cultures les plus touchées ? Est-ce que ça peut avoir un impact sur les prix ?

Il a fallu arriver à semer plus tôt des cultures à l'automne pour optimiser de la pluviométrie hivernale et d'avoir des plantes qui soient plus adaptées aux périodes estivales. On s'aperçoit que les semi se font de plus en plus précocement au printemps pour bénéficier de l'humidité des sols da façon à être moins pénalisé qu'en 2022 avec la canicule. Depuis sept, huit ans, les agriculteurs ont déjà modifié leur système fourrager pour produire plus de mélanges semés à l'automne pour faire des stocks pour la période estivale. C'est déjà en application. On a également le devoir de regarder ce qu'il se passe chez des agriculteurs qui n'ont pas d'irrigation et les conseils que nous donnons c'est justement d'adapter les systèmes de culture. On a besoin de continuer la recherche pour permettre de semer plus tôt, au printemps, pour optimiser nos plantes en période de sécheresse.

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