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Vidéo Rapport du Giec : à Montpellier, le CNRS mesure l’impact d’un climat plus chaud sur les écosystèmes

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par Anne-Laure Barral - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France

Un nouveau rapport spécial du Giec, publié lundi, annonce une hausse des températures de 1,5°C, au rythme actuel, entre 2030 et 2052. Près de Montpellier, le laboratoire du CNRS Écotron expérimente l’impact de la chaleur sur les écosystèmes.

Les experts du climat publient un nouveau rapport, lundi 8 octobre, sur le réchauffement climatique. Dans ce rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), ils mettent en garde sur une hausse de 1,5°C des températures entre 2030 et 2052. Près de Montpellier, un laboratoire du CNRS, appelé Écotron, lance des expérimentations pour savoir quels impacts aura la sécheresse sur nos écosystèmes.

Sur le toit de l’Écotron, 14 dômes de plastique soumettent des échantillons de sols aux pires sécheresses. "Dans ces dômes, on peut reconstituer le climat de différentes portions du globe", explique Jacques Roy, le fondateur du laboratoire. "On peut aussi simuler des conditions environnementales du futur, mais aussi des expérimentations du passé, parce que ça aide beaucoup à comprendre le fonctionnement des espèces et des écosystèmes."

Les chercheurs du CNRS testent les impacts de différents climats sur les sols. (ANNE-LAURE BARRAL / FRANCEINFO)

Le climat de 2050 testé sur des blocs de prairie

Depuis la création de l’Écotron il y a une dizaine d'années, une quinzaine de projets ont été menés. L'un d'eux teste le climat de l'année 2050 sur des blocs de prairie venant d'Auvergne. "On a prélevé des blocs intacts de prairie de Clermont-Ferrand et on les a soumis à ces conditions climatiques extrêmes", explique Jacques Roy. "Au moment de la sécheresse, on a eu une diminution de production fourragère absolument énorme ! L’effet inattendu, c’était au niveau de la reprise, à l’automne."

Mieux on va comprendre les mécanismes, plus on sera capable aussi d’apporter des solutions.

Sandra Barantal

à franceinfo

Chaque écosystème réagit différemment face aux chaleurs extrêmes. Sandra Barantal, chercheuse au CNRS, va installer différentes espèces de mille-pattes et de vers de terre dans des gros pots de terre pour voir lequel résiste le mieux à un climat plus chaud : "On cherche à comprendre les mécanismes avec ce genre d’expérimentations. On peut tout à fait imaginer qu’on ait besoin de créer de nouveaux écosystèmes sur les toits d’une ville par exemple. Quel organisme j’apporte pour que cet écosystème soit plus durable par exemple."

Différents écosystèmes installés dans des cuves pour tester leur résistance à la température. (ANNE-LAURE BARRAL / FRANCEINFO)

"Un seuil critique"

Même si le rapport du GIEC presse de mettre en place des solutions comme celle-ci, Olivier Ravel, le directeur technique de l'Écotron est plutôt inquiet : "Le point des 1,5°C risque d’être un seuil critique. Une fois qu’on dépasse un cap, on ne peut pas revenir en arrière."

Selon lui, si l'on dépasse ce seuil, "il y a tout un phénomène de dominos au niveau biologique, au niveau climatique, et là, on ne sait pas quelles sont les conséquences à court et à moyen terme qu’il pourra y avoir."

Grâce à l'Écotron, les chercheurs voient de plus en plus de résultats inquiétants. Ils espèrent que ce nouveau rapport du giec accélérera les décisions pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre le plus vite possible.

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