Recherche de survivants au Mexique : "Les immeubles effondrés sont de véritables mikados géants"
Après l'effondrement d'une école causé par le séisme au Mexique, le fondateur de l’ONG Secouristes sans frontière, Arnaud Fraisse, rappelle que s'il reste des survivants sous les décombres, ils peuvent "tenir le coup", s'ils ont "un bon moral."
C'est une course contre la montre pour les secouristes qui s'efforcent de sauver des survivants des décombres d'une école, où 21 enfants ont péri, lors du séisme qui a fait au moins 233 morts dans la région de Mexico.
Arnaud Fraisse, fondateur de l’ONG Secouristes sans frontière, a détaillé jeudi 21 septembre sur franceinfo le travail des sauveteurs sur place. Il a bon espoir que des écoliers bloqués sous les décombres de l'école Enrique Rebsamen puissent être sauvées : "Si les jeunes ont réussi à se mettre sous une table, se protéger dans une poche de survie, là on peut tenir le coup, si on a un bon moral", a-t-il expliqué.
Séisme à #Mexico : on peut encore trouver des survivants, selon Arnaud Fraisse (Secouristes sans frontières) pic.twitter.com/WtguDS7Nwt
— franceinfo (@franceinfo) 21 septembre 2017
franceinfo : Peut-on espérer trouver des enfants vivants sous les décombres de l'école ?
Arnaud Fraisse : On a des enfants qui sont encore sous des pierres d'après ce que j'ai pu comprendre. Les sauveteurs vont arriver à les détecter et éventuellement à les sauver. Nous avons l'expérience de victimes sauvées au bout de 8 jours, notamment sur le dernier tremblement de terre d'Haïti (…) Si les jeunes ont réussi à se mettre sous une table, se protéger dans une poche de survie, là on peut tenir le coup, si on a un bon moral.
Vous arrive-t-il de communiquer avec des victimes ?
On peut arriver à communiquer avec elles à partir du moment où on les a localisées, soit avec un chien de recherche, soit avec des caméras. On peut arriver à faire des trous et arriver à la victime d'une manière précaire. Ce qui permet de médicaliser la victime. Un médecin peut poser une perfusion pour la maintenir au niveau hydratation. On a eu des cas où on discutait avec la victime. Apres, ça prend 8 heures, 10 heures pour la sortir, ce sont de véritables mikados géants ces immeubles effondrés.
Quels matériels utilisez-vous ?
Du matériel fin, c'est-à-dire des caméras, des endoscopes. On va pouvoir percer une dalle de béton et passer notre caméra. On a besoin surtout de chiens au départ car les chiens arrivent à flairer une odeur d'une manière remarquable. Nous, on fait passer un premier chien sur une zone où on nous dit qu'il y aurait une personne, ensuite on fait passer un deuxième chien, et on voit si les deux chiens marquent au même endroit. Si c'est le cas, on est sûr qu'il y a quelqu'un dessous.
Comment gérez-vous les répliques ?
Le gros souci, c'est que les répliques sont souvent très fortes. Quand on a une réplique à 5 ou 6, ça devient extrêmement dangereux. Tout ce qui n'est pas tombé du premier coup risque de tomber au 2e coup. C'est là où c'est très compliqué pour les secours.
Qu'est-ce qui a changé dans vos méthodes de travail depuis le séisme de 1985 au Mexique qui avait fait 10 000 morts ?
Après, il s'est mis en place une coordination au niveau de l'ONU. Le département des affaires humanitaires de l'ONU envoie des personnes spécialisées qui vont coordonner les secours sur place. Il y a 35 équipes internationales qui sont en position pour partir (...) Nous ne partons pas tant que nous n'avons pas le feu vert du pays. Pour l'instant, le Mexique ne demande pas l'aide humanitaire international.
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