Affaire Atlaoui : le président indonésien "ne va pas céder"

"Le président indonésien est un vrai faux gentil" explique David Camroux, spécialiste de l'Asie du Sud-Est au CERI, le Centre d'Etudes et de Recherches Internationales. "On avait l'impression que c'était un populiste parce qu'il avait campagne sur les droits de l'Homme. Mais sur cette question-là, il reste extrêmement nationaliste. En plus, le président Joko Widodo est un homme politiquement fragile parce qu'il n'a pas de majorité au parlement. Lors de la dernière campagne, il avait contre lui un ancien militaire qui jouait sur la fibre militariste. Il le traitait comme quelqu'un de faible puisque ce n'est pas un président sorti de l'élite. "Jokowi" doit donc montrer qu'il est ferme, qu'il est fort."

En conséquence, "la pression de l'occident rend sa situation plus difficile parce qu'il doit montrer qu'il ne va pas céder face à ces horribles occidentaux." Sur la scène internationale, il doit donc montrer qu'il est indépendant à la différence de son prédécesseur. "Jokowi s'intéresse à son propre pays. Il a peu voyagé. C'est quelqu'un de provincial et sa campagne était tournée sur le fait de défendre la souveraineté de son pays."   Le chercheur estime ainsi qu'il n'y a "aucune chance sur le cas de Serge Atlaoui ainsi que sur le cas des neuf autres condamnés. Il ne va pas céder. Le seul espoir, c'est à long terme que, dans l'Indonésie même, il y ait un changement d'opinion sur la peine de mort."