Cet article date de plus de trois ans.

Afghanistan : les talibans "savent communiquer" et "se présentent comme des enfants de choeur", alerte Atiq Rahimi, romancier franco-afghan

Selon lui, le discours d'apaisement prononcé par les fondamentalistes désormais au pouvoir est une ouverture de façade "avant de mener leur loi et leurs horreurs".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le romancier franco-afghan Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008. (KOTE RODRIGO / EFE / MAXPPP)

Deux jours après la prise de Kaboul par les talibans, Atiq Rahimi, romancier et réalisateur franco-afghan, est persuadé que le discours tenu par les talibans est un leurre. "Ils essaient d'abord de rassurer les gens, avant de mener leur loi et leurs horreurs", assure-t-il mercredi 18 août sur franceinfo. Au lendemain de la première conférence de presse des nouveaux maîtres de l'Afghanistan, Atiq Rahimi dénonce le discours des fondamentalistes qui parlent d'aministie générale, une ouverture de façade : les talibans "savent communiquer, ils sont en train de négocier avec le monde" et "se présentent comme des enfants de choeur".

>> Suivez en direct la situation en Afghanistan

Né à Kaboul, Atiq Rahimi a gardé des liens étroits avec son pays d'origine. "Je reçois beaucoup de messages, de la part de jeunes, d'artistes, de journalistes, qui me font part de leur crainte.

"Pour l'instant tout ce qu'ils veulent, c'est fuir !"

Atiq Rahimi, romancier et réalisateur franco-afghan

à franceinfo

Au début du mois d'août, le romancier franco-afghan avait signé une tribune pour demander à la France d'acccorder l'asile à des artistes et journalistes afghans menacés. Or, lors de l'allocution d'Emmanuel Macron lundi, le chef de l'État "a dit simplement qu'il y aurait une aide pour les artistes et journalistes mais sans préciser quoi et comment". Un flou qui inquiète Atiq Rahimi car les artistes et journalistes "sont les premiers à être ciblés par les talibans". Afin de les protéger et les évacuer, l'écrivain franco-afghan travaille sur une liste depuis quinze jours. "On leur a demandé de nous envoyer leurs oeuvres, on ne les a pas triés à l'aveugle comme ça. Notre liste est vérifiée et a été envoyée au cabinet du président [Emmanuel Macron] et à l'OTAN".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.