Afghanistan : trois ans après le retour des talibans au pouvoir, les femmes "sont effacées de la société", alerte Amnesty International
Alors que ce 14 août a marqué les trois ans de retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, Camille Ducroquet, chargée de campagne chez Amnesty International France, rappelle au micro de Radio France que les femmes "sont effacées de la société". Les talibans ont pris des "dizaines de décrets, à l'encontre des femmes" qui sont "les premières victimes du régime taliban" et qui sont "persécutées dans tous les aspects de leur vie".
Amnesty International rappelle qu'"elles sont interdites de se déplacer librement, d'exercer certains métiers, d'aller à l'école à partir de 12 ans", ce qui représente "1,5 million de filles qui sont interdites d'aller à l'école". Le retour du régime taliban a aussi marqué le "retour des flagellations et des lapidations en public, des exécutions".
Face à cette situation, elle exhorte les autorités françaises à "accueillir les femmes afghanes en exil avec des visas". Certaines Afghanes parviennent à "fuir dans les pays comme l'Iran ou le Pakistan" mais "continuent à faire face à des violences très graves, d'être arrêtées, d'être harcelées et risquent d'être renvoyées en Afghanistan".
Le peuple afghan se sent abandonné par la communauté internationale
Camille Ducroquet déplore le fait que désormais en France les visas sont "délivrés au compte-goutte", ce qui fait que "les femmes attendent des mois voire plus d'un an pour obtenir une réponse". Elle rappelle que la France "a accueilli il y a trois ans des femmes afghanes", et a "porté plusieurs fois le message de soutien aux femmes afghanes", donc "il faut qu'elle continue à jouer ce rôle-là".
Jeudi 15 août, Amnesty International a publié le résultat d'une consultation, effectuée auprès de "150 parties" représentant la société afghane. "La grande majorité de ces personnes estiment que la communauté internationale a abandonné le peuple afghan. Non seulement elle n’a pas amené les talibans à rendre des comptes pour les crimes et violations des droits humains perpétrés, mais elle n’a pas non plus défini d’orientation stratégique pour prévenir tout préjudice supplémentaire", déplore l'association.
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