Femmes afghanes : "C'est inadmissible que les pays arabes ne réagissent pas", s'indigne la présidente de l'association Afghanes de France
"J'attends une réaction de la France et principalement des pays arabes qui se taisent et qui laissent faire ce qu'il se passe en Afghanistan", s'indigne jeudi 12 septembre sur France Inter Chela Noori, la présidente de l'association Afghanes de France. Les talibans au pouvoir dans ce pays d'Asie ont imposé le 22 août de nouvelles restrictions aux femmes, y compris l'interdiction de parler dans l'espace public.
"C'est inadmissible que les pays arabes ne réagissent pas à l'apartheid de genre que subissent les femmes, poursuit-elle. Je suis moi-même musulmane et je suis fière de le revendiquer, mais ce n'est vraiment pas ça l'Islam". "Les activistes me disent : 'Nous sommes devenues, grâce à cette loi, totalement invisibles'", déplore la responsable associative. "Je trouve aberrant que le monde entier ait laissé faire", martèle-t-elle.
L'interdiction de parler en public touche les activistes pour les droits des femmes en Afghanistan, "parce que ce sont elles qui s'expriment le plus", mais aussi "beaucoup de femmes qui sont isolées, et qui sont obligées de sortir faire leurs courses, elles doivent par exemple négocier les prix et donc elles sont obligées de parler".
"Il y a quand même une grande majorité de femmes qui sont veuves ou qui sont mariées à des vieillards, il faut dire le mot, et qui sont obligées de mendier, alors vous êtes obligées de supplier les gens donc ces femmes-là, vous leur interdisez de parler, comment peuvent-elles subvenir à leurs besoins ?"
Chela Noori, présidente de l'association Afghanes de Franceà France Inter
Selon les retours de ses contacts, "à Kaboul, il y a eu beaucoup de PV qui sont déjà tombés, alors pour l'instant, ce sont des PV, c'est juste payer une amende, mais si elles continuent, cela va au-delà", avertit-elle. Elle questionne ainsi les talibans, "depuis trois ans que vous êtes au pouvoir, qu'avez-vous fait pour les femmes en dehors de complètement leur interdire de parler et bientôt de respirer ?"
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