: Vidéo À Kaboul, elle continue d'enseigner malgré la menace des talibans
Elle fait preuve d'un courage exceptionnel. Menacée par les talibans, cette institutrice afghane continue d'enseigner aux jeunes filles qui n'ont plus le droit d'aller à l'école. Brut l'a rencontrée dans sa salle de classe.
Brut a rencontré une femme d'un courage peu commun. Vous ne verrez jamais son visage parce qu'elle est menacée par les talibans. Cette femme est institutrice, et elle risque sa vie chaque jour pour continuer à donner des cours à celles qui ont été exclues de l'école publique, c'est-à-dire toutes les filles de 12 ans et plus. Lorsque les talibans sont arrivés au pouvoir l'été dernier, ils ont fermé son école. Nous sommes allés à sa rencontre, dans un lieu tenu secret. "Le matin, j'enseigne à des femmes illettrées et l'après-midi, à des filles qui ont été exclues de l'école, des filles du niveau 7 et plus", explique-t-elle. "Même si les talibans sont contre l'éducation, je n'ai pas peur car je m'instruis, je développe mon esprit, je n'ai pas peur", confie une élève.
"Les femmes représentent la moitié de la société et elles devraient étudier pour être éduquées"
Il y a quelque temps, l'enseignante a été dénoncée par une personne du quartier. Ils leur ont demandé ce qu'elle faisait ici et ce qu'elle enseignait et elle a alors prétexté qu'il s'agissait d'un atelier de couture. "On a mis le Saint Coran dans la classe par peur. S'ils reviennent, on prendra les cahiers, les crayons, parce qu'ils nous ont dit qu'on ne respectait pas leurs interdits, et on leur dira qu'on leur apprend le Coran." Aujourd'hui, cette enseignante continue d'affirmer que le déshonneur et la religion ne devraient jamais être une raison pour interdire à l'humain de s'éduquer. "Nous, nous voulons que les femmes progressent, les femmes représentent la moitié de la société et elles devraient étudier pour être éduquées. Si les filles ne sont pas scolarisées, la moitié de la société va être handicapée", conclut-elle.
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