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Affaire Timol: nouvelle enquête policière sur un suicide requalifié en meurtre

La police sud-africaine a ouvert une enquête sur le meurtre d'Ahmed Timol, militant anti-apartheid mort en 1971 lors de sa garde à vue. La police de l'époque avait conclu au suicide affirmant qu'il s'était jeté du 10e étage du quartier général de la police à Johannesburg, réputé pour ses interrogatoires musclés de prisonniers politiques.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Imtiaz Cajee, le neveu de l'activiste anti-apartheid Ahmed Timol, lors d'une conférence de presse, le 12 octobre 2017, après que le juge de la Haute Cour eut jugé que la police avait assassiné son oncle alors qu'il était en garde à vue en 1971. (GULSHAN KHAN / AFP)

«La roue de la justice tourne», s'est félicitée la famille d'Ahmed Timol dans un communiqué. Dans une lettre, rendue publique le 24 octobre 2017, que le bureau du procureur de la Républiqe lui a envoyée, il était indiqué que le parquet sud-africain avait «ordonné» à la police «d'ouvrir» ce dossier Timol «au regard des conclusions» de la justice sud-africaine.
 
L'enseignant communiste de 29 ans, Ahmed Timol, ne s'est donc pas jeté lui-même par la fenêtre le 27 octobre 1971. Quarante-six ans plus tard, la justice requalifie donc ce suicide en meurtre, à la lumière de nouveaux témoignages et de preuves. Il s'agit d'une première dans l'histoire de l'Afrique du Sud où, jamais ce jour, aucun policier n'a été tenu pour responsable de la mort en garde-à-vue de 73 personnes adversaires du pouvoir blanc, entre 1963 et 1990, sous le régime de l'appartheid.

Joao Rodrigues, le dernier policier à avoir officiellement vu Ahmed Timol vivant, avait maintenu en août 2017 que le jeune homme s'était suicidé. La justice vient aussi de recommander au parquet de le poursuivre.

«Une enquête a débuté», a indiqué Hangwani Mulaudzi, porte-parole de l'unité d'élite de la police sud-africaine, le 25 octobre 2017. Elle pourrait prendre fin d'ici la fin de l'année, a-t-il précisé. Le parquet pourra alors décider ou pas d'engager des poursuites. 

«L’affaire Timol fait revivre l’horreur», titrait l'été dernier l’hebdomadaire sud-africain Mail & GuardianElle pourrait amener à faire enfin la lumière sur d'autres affaires sombres de l'apartheid qui a officiellement pris fin en 1994.

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