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En Afrique du Sud, une école accueille des adolescentes enceintes

A Pretoria, une école s'est spécialisée dans l'accueil des jeunes filles enceintes, souvent rejetées par les autres établissements. Une école «atypique» afin de garantir à ces futures mamans une formation et un avenir.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une jeune collégienne enceinte à La Pretoria High School. 29 juillet 2013 (AFP)

La Pretoria High School, une école publique ouverte dans les anées 50 et à l'origine dédiée aux enfants malades, est le seul établissement scolaire de ce type en Afrique du Sud. Elle compte 108 élèves, adolescentes ou jeunes fillles enceintes, parfois à peine âgées de 13 ans.

Pour la principale de ce collège «hors norme», Kina Van Niekerk : «l'objectif est de faire en sorte que ces jeunes ne ratent pas leur éducation uniquement parce qu'elles attendent un enfant». Avec le même programme d'enseignement que dans les écoles publiques, cet établissement autorise les élèves à interrompre leur scolarité pour accoucher avant de les réintégrer.

Une flexibilité peu répandue dans ce pays où beaucoup d'établissements choisissent l'exclusion des adolescentes. Cette pratique pourrait toutefois changer puisque la Cour constitutionnelle a obligé deux établissements à revoir leur règlement intérieur prévoyant l'exclusion en cas de grossesse.

L'Afrique du Sud est confrontée à un fort taux de grossesses précoces avec 94.000 adolescentes enceintes en 2011. Une jeune fille sur trois est enceinte avant l'âge de 19 ans.

Mais cette idée d'un établissement spécialisé ne séduit pas tous les spécialistes du problème. «Avec ce système, on gère la grossesse mais on ne fait pas de prévention», estime la directrice de l'organisation LoveLife, Andile Dube.

«Nous offrons à ces filles un cadre dans lequel elles peuvent continuer à étudier malgré leur état, celà ne veut pas dire que nous encourageons les grossesses précoces», se défend Rian Van Niekerk.

La Prétoria High School a commencé à accueilir des jeunes filles enceintes dans les années 80 alors que les grossesses hors mariage étaient tabou.
Agée de 18 ans et jeune maman, Nahdi Vumer se félicite d'avoir pu poursuivre ses études. 

Le nombre de grossesses précoces continue d'augmenter en Afrique du Sud, en dépit des campagnes de sensibilisation sur les rapports sexuels non protégés et le risque de contamination par le Sida.

Selon l 'Organisation mondiale de la santé (OMS), 95% des grossesses précoces chez les adolescentes de 15 à 19 ans interviennent dans les pays en voie de développement.

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