Algérie : la police empêche la marche étudiante, une première depuis février
Les étudiants ont contourné le dispositif et se sont regroupés à nouveau à plusieurs reprises dans des rues proches de la Grande Poste, à Alger. Un important déploiement policier a empêché le cortège de progresser avant de le disperser définitivement.
Le gouvernement algérien durcit le ton. La police a empêché les étudiants de manifester à Alger, mardi 8 octobre. C'est la première fois qu'une telle décision est prise depuis le début du mouvement de contestation en février. Dans le centre d'Alger, les policiers ont bloqué à plusieurs reprises les manifestants et ont tenté de les disperser, procédant notamment à des arrestations.
Les étudiants ont contourné le dispositif et se sont regroupés à nouveau à plusieurs reprises dans des rues proches de la Grande Poste, où un important déploiement policier a empêché le cortège de progresser avant de le disperser définitivement. Au moins 14 personnes –dont 13 étudiants– ont été arrêtées, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), association qui milite pour la libération des personnes arrêtées dans le cadre du Hirak, le mouvement de contestation.
Plusieurs interpellations musclées
Plusieurs médias ont fait état d'interpellations musclées et des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent la police utiliser la force pour disperser des manifestants pacifiques. "La brutalité policière a atteint un niveau jamais vu depuis le début des marches, selon plusieurs étudiants interrogés", écrit El Watan sur son site internet.
La police réprime la marche du 34e mardi à #Alger pic.twitter.com/NfFxjAXG9U
— elwatan.com (@elwatancom) October 8, 2019
Les arrestations continuent. #Alger https://t.co/kfh4kVBEAf
— Leïla Beratto (@LeilaBeratto) October 8, 2019
Cette première obstruction policière à une marche du Hirak intervient dans un contexte de vague d'arrestations de journalistes, de militants et de figures de la contestation, opposés à la présidentielle que le régime a convoquée le 12 décembre pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika.
Selon le Hirak, qui exige le départ du pouvoir de toutes les figures de l'appareil hérité de la présidence Bouteflika, cette élection ne vise qu'à assurer la survie du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.
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