Algérie : le journaliste Khaled Drareni condamné en appel à deux ans de prison ferme
Incarcéré depuis le 29 mars, le journaliste de 40 ans avait déjà été condamné en août à trois ans de prison pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale". "Nous allons faire un pourvoi en cassation", a indiqué à l'AFP son avocat.
Une lourde condamnation pour Khaled Drareni. Le journaliste algérien de 40 ans, incarcéré depuis le 29 mars, a été condamné en appel à deux ans de prison, a indiqué à l'AFP son avocat, Mustapha Bouchachi, mardi 15 septembre.
THREAD Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens qui viennent de condamner @khaleddrareni à 2 ans de prison (en appel). Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente. pic.twitter.com/olbBHDIPER
— Christophe Deloire (@cdeloire) September 15, 2020
"Deux ans de prison ferme pour Drareni. Nous allons faire un pourvoi en cassation", a déclaré à l'AFP l'avocat. "Son maintien en détention est la preuve d'un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente", a réagi Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), dont Khaled Drareni est le correspondant en Algérie.
Le journaliste a été arrêté le 7 mars à Alger, après avoir couvert une manifestation d'étudiants. Il est également accusé d'avoir critiqué sur Facebook "la corruption et l'argent" du système politique, et d'avoir publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale, selon RSF. Khaled Drareni avait été condamné le 10 août à trois ans d'emprisonnement pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale". Lors du début du procès en appel, il y a une semaine, le procureur avait requis quatre années de prison ferme contre lui.
Deux figures du "Hirak" également condamnées
Khaled Drareni était jugé en compagnie de Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, deux figures du "Hirak", le soulèvement populaire antirégime en Algérie.
Sous le coup des mêmes chefs d'accusation, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont été condamnés à quatre mois de prison. Les ayant déjà purgés, ils sont ressortis libres de la cour d'Alger, contrairement à Khaled Drareni.
"En dissuadant sa couverture journalistique, une justice algérienne aux ordres croit possible de mettre le 'Hirak' dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle. C'est une stratégie vaine, explosive, qui sape la légitimité de ceux qui la mettent en oeuvre", a dénoncé RSF.
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