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Fethi Sahraoui, jeune représentant de la photo algérienne, reçoit le Prix SAIMA

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Fethi Sahraoui, photographe algérien de 24 ans, a remporté le 1er février 2017, le Prix de la Société des Amis de l’Institut du monde arabe (SAIMA) pour son projet «Mercedes Island» autour de la thématique «Sahara, espaces de circulations».


Il a réalisé ses photos avec un smartphone dans des camps sahraouis situés à la frontière sud-ouest de l’Algérie, en plein hamada (plateau rocailleux désertique). Au sein de ces «archipels urbains», comme il les appelle, la présence en grand nombre de vieux modèles de véhicules de marque Mercedes des années 1980 et 1990 suscite une impression d’insularité spatiale et temporelle.
 
Le Prix SAIMA a pour but de promouvoir la création contemporaine arabe et de permettre ainsi à de jeunes artistes n’ayant jamais été exposé de mener à bout leur projet. Le lauréat bénéficie ainsi d’une bourse de création de 5.000 euros.
 
Fethi Sahraoui, autodidacte et membre du Collectif 220 (groupe de jeunes photographes algériens), est spécialisé dans la photographie documentaire à caractère social.
 
Son travail définitif sera dévoilé lors de la remise du prix en avril 2017. Le grand public pourra le découvrir dans le cadre de l’exposition à l’Institut du monde arabe intitulée Trésors de l’islam en Afrique. De Tombouctou à Zanzibar, du 14 avril au 30 juillet 2017.
 
Géopolis vous propose de découvrir 10 photos de la première partie de son travail.

«En octobre 2016, je me suis rendu sur les camps sahraouis situés à la frontière sud-ouest de l’Algérie.  (Fethi Sahraoui)
était de monter un projet sur place, avec la population locale et sur les lieux dans lesquels nous avons tous cohabité pendant une quinzaine de jours.  (Fethi Sahraoui)
Après quelques heures de sommeil, je me suis levé et suis sorti pour découvrir la région, le quartier dans lequel j’étais. (Fethi Sahraoui)
l’une des premières choses qui a accroché mon regard a été le nombre impressionnant de voitures Mercedes. S’il n’y a pas de chiffre officiel, les habitants s’accordent à dire que ces voitures représentent environ 80% des véhicules en circulation dans ces camps. 
  (Fethi Sahraoui)
j’ai donc commencé à documenter certains aspects du quotidien des habitants en me déplaçant parmi les différents quartiers et lotissements de maisons, en observant et en engageant la conversation avec eux. (Fethi Sahraoui)
m’a non seulement permis d’être plus à l’aise vis-à-vis des personnes que je photographiais, mais a également mis ces dernières en confiance. Les personnes et les événements ne semblaient pas être perturbés par la présence d’un appareil photo. Le rapport aux personnes et aux choses était plus simple, plus naturel.  (Fethi Sahraoui)
sont nées des séries autour du quotidien des enfants sahraouis, de leurs jeux (vélos, football, et autres jeux improvisés sur leurs lieux de vie), mais aussi autour de la présence de ces Mercedes dans l’espace, parmi les constructions et les habitants. C’est ce dernier travail que je souhaite poursuivre et approfondir au cours d’un prochain séjour sur les lieux.  (Fethi Sahraoui)
Cette expression renvoie au fait que ces camps se situent au milieu du Sahara, en pleine hamada, et constituent donc des sortes d’îlots quelque peu isolés. La ville la plus proche, Tindouf, se situe à une trentaine de kilomètres et possède un aéroport.  (Fethi Sahraoui)
réside aussi dans le fait qu’ils ne sont accessibles, pour les étrangers, que sur laisser-passer.  (Fethi Sahraoui)
datant pour la plupart des années 1980 et 1990, accentue cette impression d’insularité, à la fois spatiale et temporelle.» (Fethi Sahraoui)

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