Guerre d'Algérie : le Parlement adopte définitivement le projet de loi de "réparation" en faveur des harkis
Le texte reconnaît "les conditions indignes de l'accueil" réservé aux 90 000 harkis et à leurs familles, qui ont fui l'Algérie pour la France après l'indépendance.
Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, le Parlement a adopté définitivement mardi 15 février, par un ultime vote du Sénat, un projet de loi pour demander "pardon" aux harkis. Le texte reconnaît "les conditions indignes de l'accueil" réservé aux 90 000 harkis et à leurs familles, qui ont fui l'Algérie après l'indépendance.
Près de la moitié d'entre eux ont été relégués dans des camps et des "hameaux de forestage". "Ces lieux furent des lieux de bannissement, qui ont meurtri, traumatisé et parfois tué", selon la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq.
Une réparation monétaire pour certains
Pour ceux-ci, le projet de loi prévoit une "réparation" avec à la clef une somme forfaitaire de 2 000 à 15 000 euros. Le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé par le gouvernement à 50 000, pour un coût global de 302 millions d'euros sur environ six ans.
Si le niveau d'indemnisation été jugé "faible", voire "ridicule" par certains, les déceptions se sont cristallisées sur les quelque 40 000 rapatriés exclus de la réparation parce qu'ils ont séjourné dans des "cités urbaines", où il n'étaient pas privés de liberté de circulation, même s'ils ont connu des conditions de vie précaires.
Ce texte vient concrétiser un engagement pris par le président Emmanuel Macron, qui, le 20 septembre dernier, avait demandé "pardon" à ces Algériens ayant combattu aux côtés de l'armée française, mais qui furent abandonnés par la France après la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962. Jusqu'à 200 000 harkis avaient été recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant le conflit entre 1954 et 1962.
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