Incendies en Algérie : la solidarité de la diaspora s'organise dans plusieurs villes de France
Des feux de forêt ravagent le nord de l'Algérie depuis le début de semaine. De nombreux dons sont récoltés par des associations en France, pour venir en aide aux habitants sinistrés.
Le petit local l'association Amitié populaire franco-algérienne, à Lyon (Rhône), s'est transformé en ruche. Le téléphone n'arrête pas de sonner, et ils sont des dizaines à déposer des sacs de médicaments, répondant ainsi à l'appel de l'organisation sur les réseaux sociaux. De multiples manifestations de solidarité émergent ainsi dans plusieurs villes de France, face aux violents incendies en Algérie. Au moins 71 personnes ont péri dans ces feux avivés par d'extrêmes chaleurs, selon un bilan actualisé vendredi 13 août.
Anissa est venue de Villefranche, en banlieue lyonnaise, déposer "beaucoup de Doliprane, de Dafalgan, des thermomètres, des pansements de gaze, quelques compresses, des pansements et du gel hydro-alcoolique." Elle affirme avoir vidé l'armoire à pharmacie, "celle de ma belle-mère, de ma mère, d'une tante. Pour la bonne cause !" Elle a aussi fait quelques dons financiers par internet.
"Le peuple algérien doit savoir qu'on a beau être des enfants d'immigrés nés en France, on ne les oublie pas."
Kuliahà franceinfo
Comme elle, Dalila et Kuliah sont bouleversées par la situation en Kabylie. "Pour nous, ce sont comme nos frères, nos sœurs, nos parents et nos grands-parents, explique Dalila. Cela nous a énormément touchés. On voit beaucoup ce qu'il se passe là-bas, via les réseaux sociaux. C'est un drame !" Kuliah ajoute : "C'est une catastrophe. Au téléphone, la fille que j'ai eu là-bas pleurait. Ils ont tout perdu. Il faut absolument qu'on se mobilise. On a les origines algériennes de nos parents. On a cette double culture qui fait notre richesse."
Les demandes venant d'Algérie sont bien précises, détaille le médecin Houcem Korib, qui préside l'association Amitié populaire franco-algérienne. "C'est plutôt la Flammazine, les pansements, le sérum salé isotonique", des traitements d'urgence pour les grands brûlés. Le médecin rappelle que les victimes des incendies peuvent être sauvées en étant placées en réanimation, avant de pouvoir bénéficier d'éventuelles greffes. Houcem Korib s'envole pour l'Algérie dimanche 15 août, avec 150 soignants habitués aux situations d'urgence.
Un manque de place pour la quantité des dons
Autre ville, même mobilisation : à Argenteuil (Val-d'Oise), la solidarité est tellement importante que la mosquée a été obligée de refuser les nouveaux dons, vendredi, faute de place pour les stocker. Le portail est fermé, mais les voitures continuent à arriver, le coffre plein. "On est organisés en famille, on a appelé les oncles, les tantes, les cousines, pour savoir s'ils avaient des choses à donner", témoigne un homme.
Yasmina, responsable d'une association, est également venue devant la mosquée. Elle voit les voitures repartir le coffre plein de dons : "Malheureusement, les gens ne sont pas au courant que la mosquée ne peut plus rien faire. On va simplement faire le relais. Ce serait dommage de repartir, donc on essaie d'orienter comme on peut."
"On a cette envie de participer à notre manière."
Yasminaà franceinfo
Juste à coté, un homme fait une vidéo pour les réseaux sociaux : "On a fait un appel aux Algériens vivant à l'étranger pour aider leur pays d'origine, en particulier la Kabylie, qui est très touchée par les incendies. Blida a aussi été touchée, c'est une grande ville pas loin d'Alger. Ce ne sont pas que les villages qui sont touchés. J'appelle tous les Maghrébins de France, tous les Français, le monde entier à nous aider."
À Argenteuil, ces vêtements et médicaments vont être stockés dans un entrepôt, l'association Le Grand Magreb va se charger de les acheminer par cargo en Algérie le plus vite possible.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.