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Angola: l'état sanitaire se dégrade en raison de la baisse du prix du pétrole
Epidémie de fièvre jaune, mortalité des jeunes enfants en hausse, salubrité publique à l'abandon... l'Angola traverse une mauvaise passe. Dans ce pays où l'accès aux soins est gratuit, le système de santé serait victime de la chute des revenus liés au pétrole. C'est du moins la version officielle.
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Une terrible épidémie de fièvre jaune sévit depuis décembre 2015. La pire depuis 30 ans en Angola. Heureusement, l’épidémie recule grâce à une campagne de vaccination sans précédent qui se poursuit encore. Dans la capitale Luanda, plus de 5 millions de personnes ont été vaccinées selon l’agence AngolaPress. Cependant, le bilan est sévère. L’OMS avance le chiffre de 258 morts pour 628 cas recensés.
Mais cette actualité cache une autre réalité. Selon l’OMS, le paludisme est la première cause de mortalité en Angola. En 2013, 2,2 millions de cas ont été relevés et près de 6000 décès constatés.
Globalement, tout le système de santé angolais est défaillant. Selon un médecin de l’hôpital pédiatrique public de Luanda, cité par l’AFP, les services manquent de tout, notamment de médicaments. L’Angola enregistre le pire taux de mortalité au monde chez les enfants de moins de cinq ans. 167 décès pour 1000 naissances.
La cause officielle de ce recul sanitaire serait due à la chute des cours du pétrole. «Le système de santé est gratuit et entièrement assisté par l’Etat. Il n’y a quasiment pas d’impôts. Or, le budget de l’Etat dépend totalement du pétrole» explique à l’AFP Hernando Agudelo Ospina, le représentant de l’OMS en Angola.
Un manque de moyens qui touche également la propreté urbaine. Depuis des mois, révèle France 24, les ordures ménagères ne sont pas ramassées. Là encore à cause de la chute des cours du pétrole qui ne permettrait plus de payer les entreprises de collecte des déchets. Ceux-ci s’entassent et à certains endroits, l’accès aux bâtiments publics est même impossible, témoigne l’observateur de France 24.
Dans ce pays très arrosé, l’eau stagne dans les ordures qui font barrage à son écoulement. Un paradis pour les moustiques qui prolifèrent en particulier dans les quartiers pauvres de Luanda. Or, la malaria et la fièvre jaune sont toutes deux transmises par le moustique.
La population commence à grogner. Si le pétrole baisse, l’Angola est tout de même le second producteur en Afrique. Et le train de vie de son président, Jose Eduardo Dos Santos, et de sa fille, milliardaire et femme la plus riche d’Afrique, font dire que l’argent ne manque pas à tous.
Pour calmer les esprits, un nouveau gouverneur a été nommé à Luanda pour nettoyer la ville.
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