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Angola: près d'un demi-milliard de dollars s'évaporent frauduleusement

Les flux financiers illicites angolais se chiffreraient à 483 millions de dollars par an en moyenne durant la dernière décennie. C'est ce qu'a estimé l'ONG américaine Global Financial Integrity qui a donné ces chiffres le 18 juin 2013 lors d'une conférence de presse... à Luanda, capitale du pays.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Carton rouge à l'Angola et à son président, Josa Eduardo dos Santos, pour la corruption ? (Bruno Fonseca / AFP)

Le directeur de Global Financial Integrity a affirmé qu'«en 2010, le montant des capitaux illicites en Afrique était de 43 milliards de dollars dont 181 millions pour l'Angola, mais ce chiffre a atteint 483 millions de dollars par an si l'on fait une moyenne sur les dix dernières années».

Sur la période 1980-2009, ces mouvements de capitaux illégaux ont représenté 9,5% du PIB national, a ajouté Tom Cardamone, son directeur général.

«Ces fuites de capitaux accroissent les inégalités sociales car ce sont les élites au pouvoir qui en bénéficient le plus», a souligné Alves da Rocha, professeur d'économie à l'Université catholique angolaise, organisatrice de la  conférence. «Tout le monde se souvient de la promesse du président de la République, il y a quatre ans, d'imposer une tolérance zéro face à la corruption mais depuis aucun cas n'a été identifié, rendu public, ni jugé», a ajouté l'économiste, qui estime que la corruption représente 5% du PIB angolais.

Selon un des intervenants, Paulo de Morais, le vice-président de l'association portugaise TIAC pour la transparence et l'intégrité, «le capital angolais qui arrive au Portugal sert majoritairement à acheter des participations dans des entreprises portugaises et non à financer des investissements productifs».

L'Angola, classé à la 157e position sur 176 dans le dernier classement sur la perception de la corruption de l'organisation Transparency, est le deuxième producteur de pétrole en Afrique derrière le Nigeria. Le pays a affiché un taux de croissance moyen de 10% par an sur la dernière décennie. Mais les deux-tiers de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour et  le taux de chômage atteint 30%.

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