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Putsch avorté en Angola: 37 opposants sur le banc des accusés

L’existence d’une tentative de coup d’Etat en Angola, au petit matin du 31 janvier 2016, a créé la surprise. Les médias d’Etat ne l’ont révélée que le 25 novembre 2016, à la veille d’un procès finalement reporté au 2 décembre de la même année. Les accusés sont d’anciens membres de la branche armée de l’Unita, principal parti d’opposition.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président angolais José Eduardo Dos Santos dirige le pays d'une main de fer depuis 1979 et contrôle tous les organes de l'Etat.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Le président angolais Dos Santos, au pouvoir depuis 1979, a été victime d'une tentative de putsch à l'aube du 31 janvier 2016. Ses auteurs présumés voulaient lancer un assaut armé contre le palais présidentiel et occuper les locaux de la radio-télévision publique, a indiqué le parquet cité par l'agence de presse officielle Angop.

Trente-cinq personnes ont été arrêtées et deux sont toujours recherchées, a précisé le 25 novembre le juge Fuantoni, chargé de l'affaire tenue secrète pour «éviter toute spéculation inutile et la panique dans la population».

Les accusés sont d'anciens membres de la branche armée du principal parti d'opposition, l'ancienne rébellion de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), a précisé le parquet cité par Angop. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, tentative d’assassinat du chef de l‘Etat et possession illégale d’armes à feu, a précisé le magistrat chargé du dossier.


Unita nie les accusations de putsch
Ces accusations ont été rejetées en bloc, le 25 novembre 2016, par l'Unita. Pour le chef du groupe parlementaire du parti, Adalberto da Costa Junior, ce n’est «pas la première fois» que les autorités angolaises «utilisent ce type d'accusations pour dénigrer l'opposition», exhortant le gouvernement angolais à «traiter sérieusement cette question de coup d'Etat».


L'opposition est régulièrement réprimée en Angola. Fin mars 2016, 17 opposants avaient été condamnés à des peines de deux à huit ans de prison pour «tentative de rébellion», avant d'être finalement amnistiés.

En cas de victoire aux élections générales prévue à l'été 2017, Dos Santos rempilerait à la tête du pays pour un nouveau mandat de cinq ans. Le chef de l'Etat a toutefois évoqué sa retraite pour 2018.

L'opposition accuse Dos Santos de «népotisme»
En juin 2016, le président Dos Santos s'était attiré les foudres de l'opposition pour avoir nommé sa fille aînée Isabel à la tête de la Sonangol, entreprise publique du pays, deuxième producteur pétrolier d'Afrique subsaharienne après le Nigeria. L'opposition a dénoncé une nommination illégale, assimilée à du «népotisme», et saisi la Cour suprême.

Celle que les Angolais appellent la «princesse», la femme la plus riche d'Afrique et huitième fortune du continent avec un patrimoine estimé à 3,3 milliards de dollars est pressentie pour assurer la succession politique de son père, qui a annoncé sa retraite pour 2018.

La Sonangol qu'elle dirige traverse une passe financière difficile depuis la chute des cours pétroliers engagée en 2014. Extrêmement dépendant de l'or noir, dont il tire 70% de ses recettes fiscales, l'Angola est confronté à une grave crise économique. Ce qui l'a poussé, en avril, à faire appel à une aide financière Fonds monétaire international (FMI).

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