Arche de Zoé : les prisonniers transférés à N'Djamena
Le transfèrement des 18 inculpés, annoncé en fin de matinée, a rapidement été mis en place. C’est à bord d’un avion de l’armée tchadienne que les membres de l’association et les journalistes ont été conduits à N’Djamena, la capitale du pays, située 700 kilomètres à l’ouest d’Abéché, où ils ont été arrêtés la semaine dernière. L’engin a atterri peu après 16H30.
La Cour suprême tchadienne a en effet dessaisi de ce dossier la juridiction d'Abéché, au profit de celle de N'Djamena. Un nouveau juge d’instruction devrait rapidement être désigné. C’est de lui que dépendra le sort des neuf Français et des sept Espagnols de l’équipage de l’avion qui devait transporter en France le 25 octobre 103 enfants de la région. Aujourd’hui, ils sont accusés d’"enlèvement de mineurs", d’"escroquerie" ou de "complicité" et risquent une peine de cinq à 20 ans de travaux forcés.
Les 18 personnes devraient être rapidement présentées au Parquet avant d'être incarcérées à la maison d'arrêt de la capitale, puis, samedi, être déférées devant leur nouveau juge d'instruction.
La décision de transférer l’ensemble des inculpés a également été saluée par l’avocat tchadien de l’agence Capa. Les conditions de détention seraient bien meilleures dans la capitale tchadienne et les interlocuteurs plus nombreux.
Le président Idriss Déby a laissé entendre que les trois journalistes français ainsi que les hôtesses de l'air espagnoles pourraient être libérés prochainement s'il est établi qu'ils n'étaient pas directement impliqués dans les délits présumés. Nicolas Sarkozy s’est longuement entretenu
au téléphone avec son homologue tchadien hier soir, afin de le convaincre de l’innocence des reporters.
Le reporter Marc Garmirian (agence Capa) et le photographe Jean-Daniel Guillou (agence Synchro X) étaient en reportage pour couvrir l'opération controversée. Le cas de la journaliste Marie-Agnès Peleran (France 3) est plus délicat car elle était en "congé humanitaire de solidarité". Quant au sort des bénévoles de l'association, il est véritablement incertain.
Me Collard, l'avocat des humanitaires se dit cependant optimiste. Reçu cet après-midi au quai d'Orsay, il affirme avoir obtenu le soutien et la protection du gouvernement français. Les membred de l'organisation Arche de Zoé pourraient même bénéficier de conditions de détention avantageuses.
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