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Exposition universelle de Dubaï : les pays africains répondent présents pour changer leur image et attirer les investissements

La prochaine exposition universelle se tiendra dans le riche émirat du Golfe à partir d'octobre 2021. Pour la première fois, les pays africains y seront largement représentés.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Pavillon de Dubaï pour l'exposition universelle de 2020, repoussée en raison de la pandémie à octobre 2021. Un architecture signée Santiago Calastrava. Simulation informatique, le 1er mai 2016. (HO / WAM)

Avec plus de 40 pays attendus, l'Afrique entend marquer de sa présence à l'exposition universelle de Dubaï placée sous le signe de l'innovation et de la modernité. L'occasion d'améliorer l'image du continent et d'affirmer qu'il faudra désormais compter avec lui.

Connecter les esprits, construire le futur

Avec pour thème Connecter les Esprits, construire le futur, Dubaï affirme vouloir faire de cet événement une rencontre interculturelle mondiale et relever les défis à l’échelle planétaire. L'émirat veut également pousser son influence sur la scène internationale, notamment sur le continent africain appelé à en devenir un acteur majeur.

Les délégations africaines ont également affiché leurs ambitions à l'occasion d'une réunion qui s'est tenue cette semaine à Dubaï. L'art, la musique et la mode africaine qui rayonnent déjà dans le monde entier seront présents pour cette expo universelle qui devrait accueillir des dizaines de millions de personnes.

Changer la perception du continent

Technologies, investissements, tourisme, culture... à Dubaï, les pays africains se préparent à projeter au monde l'image d'un continent ambitieux, jeune et moderne, loin "des stéréotypes" sur la misère et les guerres. Pour l'Union africaine (UA), représentée pour la première fois en tant qu'institution, cet événement est "une opportunité pour changer la perception" que le monde a de l'Afrique et prouver qu'elle est "prête à faire des affaires".

"Le temps est venu de nous connecter au monde et pour le monde de nous comprendre, de voir comment il peut collaborer avec nous"

Levi Uche Madueke, commissaire général de l'Union Africaine

à l'AFP

En quête effrénée d'influence sur la scène internationale, les Emirats arabes unis, dont Dubaï est l'une des sept principautés, ont eux-mêmes accru ces dernières années leur présence politique et économique sur le continent africain, notamment dans la Corne de l'Afrique.
Si l'Afrique doit encore développer ses infrastructures et supprimer certaines barrières au commerce international, elle a "beaucoup à offrir", assure Levi Uche Madueke  commissaire de l'UA pour l'expo universelle, évoquant ressources naturelles ou investissements prometteurs sur un continent qui comptera plus de deux milliard d'habitants en 2050.

Attirer les investisseurs

Pour la République démocratique du Congo (RDC), pays à la réputation entachée par les conflits, la corruption et les violations des droits humains, l'objectif est d'attirer les investissements étrangers, notamment dans le secteur du tourisme, ce qui n'est pas gagné. "Souvent quand on parle de l'Afrique, du Congo, les gens disent : 'Il y a la guerre à l'Est, il y a les rebelles.' Non ! Nous avons tout ce qu'il faut", assure à l'AFP Eugène Manga Manga, commissaire général de la RDC pour l'exposition. Le pays, surtout connu pour son sous-sol gorgé de matières premières, s'apprête à diffuser des vidéos de promotion sur les cultures et les paysages censés attirer les touristes.

Le pavillon congolais compte aussi mettre l'accent sur l'agriculture : "Le Congo, c'est 80 millions d'hectares de terres arables. Nous n'en exploitons que 10%", précise le responsable. Pour attirer les investisseurs, "la loi foncière a été libéralisée et nous faisons de grands efforts pour améliorer le climat des affaires".

Miser sur le tourisme

A Dubaï, la délégation béninoise assure que le pays fait tout pour promouvoir le tourisme et améliorer le climat des affaires avec de récentes réformes économiques et la réhabilitation de sites culturels. "L'objectif, c'est de vendre la destination Bénin", lance à l'AFP Inès Monwanou, commissaire générale du pays pour l'exposition universelle. "Nous espérons qu'un grand nombre de touristes, d'hommes d'affaires, de grandes industries se délocaliseront au Bénin", confie-t-elle.

Même pour les poids lourds du continent, l'exposition garde un enjeu. Destination touristique incontestable, l'Egypte s'apprête à déployer pyramides et signes hiéroglyphiques pour attirer les visiteurs. Mais le but est surtout d'exhiber les potentialités d'investissements et de coopération, notamment dans le secteur des nouvelles technologies. "Le monde a commencé à regarder l'Afrique et à la redécouvrir", affirme Ahmed Maghawry Diab, du ministère égyptien du Commerce et de l'Industrie, qui représente le pays à Dubaï. Selon lui, "le continent a beaucoup de difficultés, mais il a aussi commencé à se développer".

A quelques exceptions près, comme le Rwanda, le Maroc ou le Kenya, les pays africains restent souvent mal placés dans le classement mondial sur la facilité à y faire des affaires. Les pays en bas du classement mondial de l'indice de développement humain restent aussi pour la plupart africains. Le continent a toutefois connu 25 ans de croissance, selon la Banque mondiale, avant connaître une récession en 2020 à cause de la crise sanitaire engendrée par le Covid-19.

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