Meghan Markle, l'afro-descendante avec qui Harry a scellé son destin au Botswana
Il est toujours malheureux de s'appesantir sur les origines ou la carnation pour parler d'un individu. Meghan Markle, la citoyenne américaine qui va lier son destin au prince Harry en mai 2018, l'a elle-même fait remarquer dans une tribune, rééditée par Elle UK en 2016, sur son héritage multiculurel.
Cependant, même elle n'a pas pu faire l'impasse. «Vous vous présentez telle que vous êtes et non pas en fonction de la couleur de la peau de vos parents», écrivait-elle, après avoir précisé quelques lignes plus tôt : «Mon père est blanc (il a des origines irlandaises et hollandaises) et ma mère est afro-américaine. Je suis moitié noire et moitié blanche». Meghan Markle, née le 4 août 1981, est la fille de Tom Markle, et de Doria Ragland, aujourd'hui divorcés.
Son métissage est l'une des raisons qui ont rendu son idylle avec le prince Harry «scandaleuse» aux yeux de la presse britannique, analysait Afua Hirsch dans une tribune en novembre 2016 publiée par The Guardian. «Elle est divorcée; elle est plus âgée (trois ans de plus qu'Harry), elle a joué des scènes torrides dans la série télévisée américaine Suits - et sa mère est visiblement noire, avec des dreadlocks».
Chronique du racisme «subtile» avec lequel les médias britanniques parlent de Meghan Markle par @ginayashere (The Daily Show)British media cover Meghan Markle with their hallmark brand of subtle racism.@ginayashere reports: https://t.co/yGt5ORrVXQ pic.twitter.com/ZtvkNj3SNP
— The Daily Show (@TheDailyShow) November 30, 2017
Une vie de métisse
Son ascendance africaine lui a ainsi valu de nombreuses attaques racistes, notamment depuis que sa relation avec un membre de la couronne britannique, 5e dans l'ordre de sucession, a été rendue publique. En novembre 2016, Buckingham s'est fendu d'un communiqué où le prince Harry dénonçait le «harcèlement», y compris sexiste, dont elle était victime.
L'Américaine sera, avec certitude, le premier membre de la famille royale à avoir des origines africaines. Des doutes planant toujours sur celles d'une autre membre de la couronne britannique, la reine Charlotte, la femme du roi George III.
A l'instar de son célèbre compatriote Barack Obama, Meghan Markle est largement revenue sur son métissage et la source de questionnement identitaire dont il a été à l'origine. Comment se définir, interroge-t-elle dans sa tribune sur la question, quand une fiche de recensement ne vous propose que de cocher l'une des cases suivantes: blanc, noir, latino ou asiatique?
Sa carnation a été aussi un handicap professionnel. «Ethniquement ambigüe», résume Meghan Clarke, elle n'était «pas assez noire pour des personnages de Noirs et pas suffisamment blanche pour les rôles de Blancs».
Toutefois, pour la future épouse du prince Harry, l'Afrique n'est pas qu'une question d'origines. La philanthrope s'est investie dans des causes humanitaires sur le continent pour lutter contre la pauvreté. Elle est devenue l'ambassadrice de l'ONG canadienne World Vision après un voyage au Rwanda et elle a promu l'accès à l'eau à travers la construction de puits en Afrique.
Tropisme africain
Humanitaire et Afrique, des centres d'intérêts qu'elle a en commun avec le prince Harry. C'est l'endroit «où je me sens le plus moi-même», dit-il à propos du continent africain, rapporte la BBC.
Son altesse invitera d'ailleurs sa dulcinée au Botswana, quelques semaines après l'avoir rencontrée en juillet 2016 grâce à l'entremise d'une connaissance commune dont le couple a souhaité protéger l'identité.
C'est dans ce pays que les tourtereaux ont confié qu'ils avaient appris à se connaître. «Nous étions livrés à nous-mêmes. Je pense que cela a été crucial pour moi de m'assurer que nous avions une chance d'apprendre à nous connaître», a confié le prince Harry à la BBC, le 27 novembre 2017, jour de l'annonce de son mariage.
Le couple est retourné en Afrique en 2017, entre autres au Botswana, pour célébrer le 36e anniversaire de Meghan Markle. Beaucoup pensaient, à l'instar de son frère le prince William, qu'il demanderait alors la main de sa belle en terre africaine.
Néanmoins, le diamant de la bague de fiançailles de Meghan Markle provient de cet Etat africain, l'un des deux pays avec le Lesotho où la fondation Sentebale, projet commun des princes Harry et Seeiso (du Lesotho), vient en aide aux jeunes atteints du sida.
Le tropisme africain de la famille royale est de notoriété publique en Grande-Bretagne, rappelle la BBC. C'est au Kenya que la reine Elisabeth II a appris qu'elle accédait au trône et c'est en Afrique que Charles et ses enfants ont trouvé refuge après la mort tragique de Lady Diana.
We have a lot of love in our hearts today! Congratulations to our Co-Founding Patron Prince Harry & Meghan Markle on their engagement, from all of us at Sentebale pic.twitter.com/2tj6HAWyKc
— @Sentebale (@Sentebale) November 27, 2017
Leur passion commune pour l'Afrique est un atout pour Meghan Markle et le prince Harry. En annonçant leur mariage, ce dernier a souligné qu'il y avait beaucoup à faire auprès des jeunes du Commonwealth, dont les pays africains forment le contingent le plus important. «C'est (dans le Commonwealth) où, j'espère, nous (Meghan et lui) passerons le plus clair de notre temps», a déclaré le prince Harry.
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