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Ce que l'on sait de l'attaque par des jihadistes d'un hôtel à Ouagadougou

Au moins vingt-neuf personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan des autorités burkinabè.

Article rédigé par franceinfo
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Des forces spéciales françaises, le 16 janvier 2016 à Ouagadougou (Burkina Faso), lors de l'assaut mené contre des terroristes. (OUOBA_AHMED / AFP)

L'endroit était très fréquenté par les étrangers. Un hôtel et un restaurant ont été attaqués par un commando jihadiste, vendredi 15 janvier 2016 à Ouagadougou (Burkina Faso). L'assaut a duré jusqu'au samedi, et le bilan de vingt-neuf personnes tuées n'est pas encore définitif.  Francetv info fait le point sur les dernières informations.

Que s'est-il passé ?

Un commando de plusieurs hommes a lancé une attaque, vendredi 15 janvier vers 19h45, contre un restaurant et un hôtel de Ouagadougou fréquentés par des Occidentaux. Selon des témoins cités par Reuters, les assaillants seraient au nombre de trois ou quatre et porteraient des turbans. 

Ces hommes ont d'abord mitraillé le restaurant Cappuccino et incendié des véhicules avant de se retrancher dans l'hôtel Splendid, dont le hall a par la suite pris partiellement feu. "Nous venions d'ouvrir quand nous avons entendu des tirs... Il y avait trois hommes qui tiraient en l'air", a raconté à l'AFP un employé du restaurant.

"Les assaillants ont ouvert le feu sur le Taxi Brousse, un bar, puis dans la foulée sur le Capuccino. C'était vendredi soir, les gens sortent, donc c'était plein. Ils ont tiré en visant les Blancs, précise à francetv info un journaliste sur place. Puis ils ont tiré sur les réservoirs des véhicules, ce qui a déclenché des incendies. Les personnes réfugiées dans le restaurant ont cherché à sortir. Un serveur m'a dit qu'il avait dû ramper sur un cadavre. Tout s'est passé très vite."

Les assaillants se sont ensuite rendus dans l'hôtel Splendid. Ce bâtiment de cinq étages est parfois fréquenté par les militaires français de l'opération Barkhane mais aussi par des employés onusiens. Les assaillants ont pris de nombreuses personnes en otages.

Quand l'assaut a-t-il été donné ?

L'ambassadeur de France au Burkina Faso a annoncé que l'assaut était donné vers 2 heures du matin, samedi.  Des forces spéciales françaises et américaines participent aux opérations. Vers 4h30, un ministre burkinabé a annoncé que 30 personnes avaient pu sortir "saines et sauves" de l'hôtel. Parmi elles se trouvait le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l'hôtel au moment de l'attaque. Les autorités ont annoncé la fin des opérations douze heures après le début de l'assaut.

Quel est le bilan ?

Vingt-neuf personnes ont été tuées et une trentaine blessées, a annoncé samedi le ministre de la Sécurité intérieure. La plupart des tués sont des Blancs, a indiqué une source proche du parquet, selon laquelle au moins cinq Burkinabés figurent aussi parmi les victimes.

Au moins deux Français et deux Suisses font partie des tués. Dans la foulée de l'officialisation de Français parmi les victimes, la section antiterroriste du parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Par ailleurs "176 personnes ont pu être secourues. La plupart ont pu partir après avoir été interrogées", a précisé le ministre de la Sécurité intérieure du Burkina Faso. Trois jeunes hommes jihadistes ont été tués et identifiés, a ajouté le responsable. 

Qui a revendiqué cette attaque ?

L'attaquea été revendiquée dans un communiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), indique l'organisation américaine SITE, spécialisée dans la surveillance des réseaux islamistes. Dans son communiqué, l'organisation précise que l'attentat est l'oeuvre d'une de ses filiales, Al Mourabitoune, un groupe dirigé par le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, cerveau de l'attaque meurtrière du complexe gazier d'In Amenas (Algérie) en janvier 2013 et donné plusieurs fois pour mort. 

Si cette piste se confirme, il s'agirait de la première attaque islamiste à Ouagadougou. Le groupe Al Mourabitoune avait déjà revendiqué le mois dernier l'attaque contre l'hôtel Radisson de Bamako, au Mali, qui avait fait 20 morts dont 14 étrangers, en novembre. 

Cette attaque constitue un défi pour le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, récemment élu après une transition souvent chaotique à la tête de ce pays à la population majoritairement musulmane (60%).

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