Au Burkina Faso, "le paternalisme, c'est fini" : des milliers de manifestants dénoncent l'influence de la France en Afrique
Des centaines de drapeaux burkinabés et russes mélangés sur la place de l'Indépendance de Ouagadougou. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans la capitale du Burkina Faso, samedi 28 janvier lors d'un grand meeting de soutien au pouvoir en place, issu du coup d'Etat de septembre dernier. Le départ de la France a été évoqué lors de cette grande manifestation.
Au rythme des percussions, différents tribuns se sont succédé sur une grande scène installée pour l'occasion. Poings levés, les milliers de manifestants sont venus soutenir le président par intérim depuis le coup d'Etat, Ibrahim Traoré. "Nous n'avons jamais connu un président comme ça au Burkina Faso, explique un manifestant. On prie Dieu pour qu'il le fortifie et qu'Ibrahim Traoré puisse continuer."
Une nouvelle génération "anti-politique française"
Ce manifestant brandit un drapeau russe. La Russie est devenue un allié fort pour les Burkinabés. "Si je voyais Poutine, je lui donnerais ma fille en mariage. Si je croise une Russe, je voudrais qu'elle soit ma femme, tellement je suis content et fier d'eux. La Russie quand ils aident, ils aident franchement."
"Les Russes, ils ne nous aiment pas avec des contreparties cachées, comme la France."
un manifestant burkinabéà franceinfo
La Russie est, aujourd'hui, un invité de marque au Burkina. Pour Djibril, ce ne sont pas les Français qui sont vilipendés, mais la politique française. "Il n'y a pas d'histoires d'anti-Français, c'est anti-politique française en Afrique. On n'arrête pas de le répéter. Vous êtes le bienvenu, mais pas Emmanuel Macron. Lui, c'est un têtu. Il ne comprend rien à la politique française en Afrique. Le paternalisme, c'est fini."
>> "Des relations d'amour-haine ou d'affection déçue", selon le chercheur Michel Galy
Selon ce manifestant, ce vent de révolte contre les politiques français est aujourd'hui poussé par la jeunesse. "Toute cette jeunesse dit que c'est fini. Ils veulent s'envoler de leurs propres ailes. Il va falloir s'adapter à cette jeunesse." La génération qui arrive et qui n'a connu que le terrorisme ne sera pas forcément aussi indulgente avec le drapeau tricolore.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.