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"On reste chez soi": depuis le putsch au Burkina Faso, des Français confient leurs craintes

Après la destitution du chef de la junte au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, les quelque 4 000 Français sur place s'inquiètent pour la suite, beaucoup n'osent plus sortir de chez eux. Témoignages. 

Article rédigé par franceinfo - Julien Penot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un véhicule militaire à Ouagadougou, au Burkina Faso le 3 octobre 2022. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Elle se calfeutre chez elle depuis maintenant trois jours. Comme près de 4 000 Français, Alexandra, installée à Ouagadougou au Burkina Faso, vit de l'intérieur la destitution du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a démissionné dimanche 2 octobre suite au coup d'Etat orchestré vendredi dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

"Par mesure de précaution, on reste chez soi. Samedi cela semblait se calmer, je m'apprêtais à ressortir, quand cela a commencé à se tendre de nouveau en ville avec des militaires, puis après, les symboles de la France ont été attaqués", décrit l'expatriée, qui réside dans la capitale depuis cinq ans.

Le nouvel homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré a appelé dimanche à cesser les actes "de violences et de vandalisme" contre la France, dans un communiqué lu à la télévision nationale. Des manifestations avaient éclaté, notamment devant l'ambassade tricolore, qui a subi des "dommages importants", a déploré le ministère des Affaires étrangères français. 

"On se dit : Est-ce que cela va dégénérer ?"

Alexandra, Française installée à Ouagadougou (Burkina Faso)

France Info

Sylvain Richard, humanitaire français depuis plusieurs années au Burkina Faso se dit "confiant" sur la suite des événements. Marié avec une burkinabé, il a pris des nouvelles de sa belle-famille : "Tout le monde est confiné chez soi, les échauffourées sont plutôt autour des points stratégiques. On est sur cette transition militaire qui est en cours, il y a des négociations au sein de l'armée pour trouver une solution de sortie, et on connait la capacité des Burkinabés à négocier, à parler, à trouver des solutions pacifiques.

Le calme est revenu lundi 3 octobre dans les rues de Ouagadougou. Ibrahim Traoré a accepté de mettre en sécurité le colonel Damiba, ainsi que sa famille et ses collaborateurs. Le jeune capitaine de 34 ans a également promis de respecter les engagements pris par son prédécesseur à l'égard de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sur l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir d'ici juillet 2024.

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