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Conflits et violences: 15.000 déplacés par jour, un chiffre en augmentation

Les conflits sur le continent africain sont responsables de 15.000 déplacements de personnes dans leur propre pays qui fuient chaque jour leur foyer. Ce chiffre de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), publié le 6 décembre 2017, concerne la période de janvier à juin. La RDC, le Nigeria et le Soudan du Sud sont particulièrement affectés par ce phénomène.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le 26 octobre 2017, de jeunes Congolais jouent près d'un bâtiment détruit à Kasala, dans la région agitée du Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo. (JOHN WESSELS / AFP )

Entre juin et janvier 2017, quelque 2,7 millions de personnes vivant sur le continent africain ont été déplacées en raison de conflits à l'intérieur de leur pays, soit quelque15.000 personnes quotidiennement. Ces Africains «ont dû fuir leur foyer pour échapper aux conflits, à la violence et aux catastrophes, et ce, sans jamais franchir de frontière internationale», indique un rapport de l'Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre, IDMC), qui dépend du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

La République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria et le Soudan du Sud font partie des cinq pays les plus touchés par les déplacements de personnes à l'intérieur de leur pays. En Afrique de l'Est, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud «paient le plus lourd tribut», souligne l'IDMC. Dans ces trois pays persistent des rivalités régionales et claniques ainsi que des guerres civiles meurtrières. 

En République démocratique du Congo (RDC), quelque 997.000 nouveaux déplacements liés à la barbarie de miliciens et de militaires congolais dans les provinces du Kasaï, au centre du pays, ont été enregistrés au premier semestre 2017. Ce nombre est en augmentation par rapport à l'ensemble de l'année 2016. Autre pays où les déplacements sont quatre fois plus nombreux qu'en 2016: la Centrafrique. Dans ce pays déjà exsangue, qui traverse une crise politique majeure, l'IDMC a recensé 206.000 personnes déplacées entre janvier et juin 2017.

La situation «ne cesse d'empirer»
«Cette situation tragique, qui, de toute évidence, ne cesse d'empirer, nécessite une nouvelle approche allant au-delà de l'action humanitaire pour s'attaquer aux causes et aux répercussions à long terme des déplacements internes», a déclaré la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, dans un communiqué.

«Pour inverser la tendance, nous devons mettre l'accent sur la prévention et la réduction des risques de nouveaux déplacements. Cela passe uniquement par l'adoption de mesures immédiates axées sur la prévention des conflits et la consolidation de la paix ainsi que sur le développement économique et politique en général», explique-t-elle.

La même approche doit être développée pour les déplacements liés aux catastrophes, avec la mise en place de mesures de réduction des risques qui «contribuent à limiter les répercussions des désastres, le nombre de personnes déplacées et le temps qu'il leur faut pour reconstruire leur vie», estime l'ONG.

Selon les statistiques du rapport, 75% des nouveaux déplacements observés en Afrique durant le premier semestre de 2017, sont la conséquence de conflits.

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