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Afikaris propose la première exposition majeure en France de l’artiste camerounais Jean David Nkot
Publié le 01/07/2021 09:01
Mis à jour le 01/07/2021 09:01
Temps de lecture : 1min
Le nouvel espace de la galerie parisienne Afikaris, inauguré en janvier 2021, présente "Human@Condition", exposition personnelle de Jean David Nkot.
La galerie Afikaris montre jusqu’au 7 juillet 2021 à Paris Human@Condition , la première exposition personnelle majeure en France de l’artiste camerounais Jean David Nkot. A travers d’immenses portraits, l’artiste questionne la situation des mines en République démocratique du Congo et au Rwanda et comment certains pays d’Afrique sont prisonniers de leurs propres richesses, au grand dam des populations locales.
"Peintre de la condition humaine, ses œuvres interrogent et secouent les consciences en explorant et exposant des visages submergés par des inscriptions. Loin d’attirer l’attention de celui qui les regarde sur l’identité́ de la personne représentée, Jean David Nkot met plutôt en avant, à la manière de Zhang Dali, Francis Bacon et Jenny Saville, l’expression de la tourmente qui habite ses personnages ", déclare la galerie Afikaris qui expose l’artiste dans son nouvel espace inauguré en janvier 2021.
Avec "Human@Condition", Jean David Nkot "met en lumière des problèmes systémiques omniprésents – la dépendance et le contrôle subversifs des Etats africains sur leurs richesses, et les conséquences sur leurs populations. Il montre comment ceux-ci se matérialisent dans l'exploitation des matières premières. Il se concentre en particulier sur l'extraction de minerais en République démocratique du Congo et au Rwanda. Toujours à la recherche de la dimension humaine, il confronte l'exploitation du sol à celle des individus impliqués, et met en avant leur résilience commune face à ces épreuves. Tout en déplorant la destruction de l'environnement, il donne la parole aux travailleurs de l'ombre. (…) Loin d’un discours misérabiliste, il retranscrit l’attitude fière des personnes qu’il peint", explique la galerie Afikaris. (AFIKARIS)
S’il confronte histoires personnelles, données économiques et situation géopolitique, il ne perd pas de vue l’humain. Les portraits qu’il exécute sont une manière d’illustrer des chiffres abstraits, de mettre un visage sur la situation dans les mines. Qui sont ces personnes qui y travaillent ? Quel est leur quotidien ? Quels sont les pays impliqués ? L’artiste questionne la destination des matières premières extraites en Afrique et à qui elles profitent. Il déplore l’exploitation des sols au détriment de l’humain, mais affirme la force de ceux qui se battent chaque jour pour une vie meilleure dans un environnement adverse. (AFIKARIS)
Alors que ses premiers travaux se concentraient sur le thème de la migration comme moyen de décrire la condition humaine, avec "Human@Condition" "plutôt que de souligner la douleur et le chagrin, je me concentre sur la résilience des personnes que je représente. Je m'intéresse aux moments de joie et je capture les sourires derrière la souffrance. Je loue l'abnégation et la force de ces anonymes", déclare Jean David Nkot dans un entretien à Studio International. "Pendant longtemps, j’ai mis en scène la douleur des personnes que je représentais. Cette fois, j’ai voulu louer leur courage et leur force. Je me suis intéressé à ceux qui restent dans leur pays et se battent pour une vie meilleure, malgré la mauvaise gestion des ressources minières par les Etats", ajoute le plasticien, cité par "Le Monde". (AFIKARIS)
Le concept de "map molécules" est inspiré des maps de l'artiste suisse Thomas Hirschhorn qui élabore des cartes personnelles pour raconter des histoires. "Comme lui, j’entoure des mots-clés et les relie entre eux. Je les appelle "maps molécules" car leur structure rappelle celle de molécules et d’atomes. Autour d’un mot central gravitent des informations. Je veux montrer comment elles peuvent susciter un débat autour d’un sujet précis. C’est normal si cet amas de renseignements ne semble pas cohérent à première vue", déclare l’artiste. (AFIKARIS)
Dans cette exposition, de nombreux tableaux représentent aussi des visages d’enfants sur lesquels est imprimée une demande de statut de réfugié. L’artiste veut ainsi souligner une autre conséquence de l’exploitation d’une population à but lucratif : les déplacements de population. "Lorsqu’on parle de migration, peu de gens connaissent véritablement les causes du départ. Ici, ce qui m’intéresse, c’est ce que Primo Levi appelait ‘La Zone grise’, le rapport entre la victime et le bourreau. Pour moi la zone grise, c’est toutes les injustices, les violences, ce qu’il se passe lors du processus de déplacement d’un individu qui quitte un espace pour un autre", précise-t-il à RFI. (AFIKARIS)
Jean David Nkot est né en 1989 à Douala, au Cameroun, où il travaille et vit aujourd’hui. Il a suivi ses études à l’Institut de Formation Artistique de Mbalmayo puis à l’Institut des Beaux-Arts de Foumban. Ses œuvres de grandes dimensions et hyperréalistes sont principalement réalisées à l’acrylique et au feutre Posca, un marqueur constitué de peinture à base d'eau et de pigments de couleurs. Soucieux de renouveler son langage pictural, l’artiste n’hésite pas à expérimenter de nouvelles techniques comme la sérigraphie. Son travail a été exposé dans des institutions internationales à Douala, Paris, Berlin… "Human@Condition" est sa première exposition personnelle majeure en France. (AFIKARIS)
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