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Art africain: la RDC va demander officiellement des restitutions à la Belgique annonce le président Kabila

Le président congolais Joseph Kabila assure que son pays demandera officiellement dans quelques mois la restitution d'œuvres d'art à la Belgique, son ancienne puissance coloniale. C'est ce qui ressort de déclarations publiées le 7 décembre 2018 par le quotidien belge "Le Soir".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une vitrine du musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren en Belgique, le 5 décembre 2018. (THIERRY ROGE / BELGA MAG)

Il s'exprimait à la veille de la réouverture, après cinq ans de travaux, du musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren près de Bruxelles. Un musée qui abrite une des plus grandes collections d'art africain au monde.

"Tervuren possède un grand nombre de documents, nos archives, que nous voudrions récupérer", affirme le président de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Il explique qu'une demande de restitution sera formulée officiellement, probablement au printemps 2019, en lien avec l'ouverture à Kinshasa d'un musée construit en coopération avec la Corée du Sud.

"Nous attendons la fin des travaux et l'ouverture de notre propre musée (...). La demande de restitution sera évidemment sur la table. Un mois avant la fin des travaux, qui est prévue pour le mois de juin (2019, NDLR), il y aura une requête officielle", souligne Joseph Kabila, qui ne se représente pas à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018 en RDC.

En novembre 2017, lors d'une visite à Ouagadougou, le président français Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur la restitution du patrimoine africain, dont 85% à 90% se situeraient hors du continent. Il y a deux semaines, après la remise d'un rapport de deux universitaires, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, concernant le patrimoine qui se trouve en France, le chef de l'Etat avait décidé de restituer "sans tarder" 26 oeuvres réclamées par le Bénin. Il s'agit en l'occurrence de prises de guerre faites par l'armée française en 1892.

Débat en Belgique

En Belgique, où vivent 250.000 personnes d'origine africaine, principalement congolaise, ce débat a connu un fort écho à l'approche de la réouverture du musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren.

Après le vaste chantier de rénovation, la direction du site revendique désormais une nouvelle approche "décolonisée" de ses collections, avec un regard critique sur la présence belge au Congo, au Rwanda et au Burundi. Mais certains détracteurs estiment que le musée continue de négliger le point de vue africain.

"Sur les 450.000 objets d'art africains pillés pendant la colonisation, une grande quantité provient de la RDC", a estimé Joseph Ibongo, ex-directeur général de l'Institut des musées nationaux du Congo, interrogé par l'AFP à Kinshasa.

Ni le Premier ministre belge, ni le roi Philippe ne devaient assister le 8 décembre, à l'inauguration du musée rénové de Tervuren. "Le roi ne s'immisce pas dans les débats en cours (...). Le climat n'est pas tout à fait propice à son déplacement", a expliqué cette semaine le Palais royal à l'AFP.

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