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Caraïbes: les Garifunas, descendants d’esclaves africains et d’Indiens arawaks

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
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A Beauvais, se tient jusqu’au 31 décembre 2018, la 15e édition des Photaumnales. «Où loge la mémoire» est le thème de ce festival organisé par Diaphane, le pôle photo des Hauts-de-France. Parmi les 27 photographes présents, Robert Charlotte propose une exposition entre documentaire et portrait sur le peuple Garifuna, un sujet sur lequel il travaille depuis 2014.

Les 12 photos présentées ont été prises à Saint-Vincent, au Guatemala et au Belize.

et d’Amérindiens arawaks, appelés Caraïbes. Garifuna signifie «mangeur de manioc». A partir du XVIe siècle, les grandes puissances européennes commencent à coloniser les Petites Antilles. Des esclaves africains y sont amenés pour travailler dans les plantations. Mais les îles de Saint-Vincent et de la Dominique résistent à l’envahisseur.
 
 (Robert Charlotte )
au large de Saint-Vincent, des esclaves en profitent pour prendre la fuite et trouver refuge sur l’île. Les Indiens de la tribu des Kalinagos recueillent les survivants. Au fil des décennies, le bruit se répend que cette île volcanique d’environ 350 kilomètres carrés, nommée à l’époque Yurumein, est un paradis pour les nègres marrons (esclaves en fuite).
 (Robert Charlotte )
On les surnomme les Caraïbes noirs. «Cette influence ne se contenta pas d’être culturelle, sociale ou religieuse, elle devint également politique et, dès 1723, lorsque les Anglais tentèrent de s’installer sur l’île, ils firent face à une résistance redoutable de la part des Kalinagos et Caraïbes noirs qui savaient bénéficier du soutien des Français», raconte Robert Charlotte.
 
 (Robert Charlotte )
la signature du Traité de Paris en 1763 rebat les cartes et donne à l'Angleterre la possession de Saint-Vincent. Les colons anglais veulent récupérer les terres des Garifunas pour établir des plantations de canne à sucre. Des conflits éclatent. En 1779, l’île repasse sous domination française et reste sous son influence pendant quatre ans. Mais en 1782, le traité de Versailles accorde à nouveau aux Anglais la possession de Saint-Vincent.
 (Robert Charlotte )
En 1795, influencée par les idéaux républicains de la Révolution française, la première guerre caraïbe débute. Elle dure dix-huit mois et elle se solde par la défaite des Caraïbes noirs. Pour mater toute rébellion, les Anglais prennent la décision de déporter en 1796 les Garifunas en grand nombre sur Roatán, une île du Honduras transformée en bagne. Plus de la moitié périssent lors de la traversée. Ils n’y restèrent pas plus d’une dizaine d’années. Beaucoup prirent la mer et accostèrent sur les côtes du Belize, du Honduras, du Nicaragua et du Guatemala.
 
 (Robert Charlotte )
Leurs descendants y vivent toujours. Aujourd’hui, on compte environ 300.000 Garifunas dans le monde. Un gros tiers s’est installé aux Etats-Unis. Les autres se trouvent en Amérique centrale (c’est au Belize, où ils représentent 7% de la population, qu’ils sont les plus nombreux) et dans les Caraïbes. La musique, la danse et la langue des Garifunas ont été inscrites au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco en 2008.
 
 (Robert Charlotte )

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