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Du nord au sud, l’Afrique vue par trois photographes à Visa pour l’image 2017
Publié le 15/08/2017 13:07
Mis à jour le 11/09/2017 17:42
Parmi les vingt-cinq expositions présentées à la 29e édition de Visa pour l’Image (du 2 au 17 septembre 2017 à Perpignan), trois ont retenu le regard de GeopolisAfrique: «Les Berbères au Maroc, une culture en résistance» de Ferhat Bouda, «Tumulte et solitude» de Marco Longari et «Wild life», une rétrospective de Michael «Nick» Nichols sur les interactions entre l’homme et la nature.
mais aussi une des plus méconnues et des plus menacées de l’Afrique du Nord. Les Amazighs (Berbères) occupent un vaste territoire qui s’étend des côtes atlantiques du Maroc jusqu’à l’oasis de Siwa en Égypte. Ne s’inscrivant pas dans la logique d’État-nation, nomades ou sédentaires, musulmans, chrétiens ou juifs, les Berbères sont suspectés d’hérésie par les pouvoirs nord-africains, et souvent opprimés, dispersés, voire persécutés. Profondément attachés à leurs traditions, ils revendiquent leur identité. Il s’agit bien là d’un acte de résistance contre l’assimilation et l’oubli auxquels ils sont assignés. (Ferhat Bouda / Agence VU’)
le partage. Le peu que ces gens ont, ils le partagent. Parfois, ils vous le donnent carrément. C’est ce que je trouve de vraiment beau. Ce sont ces valeurs qui sont ancrés en nous, et nous différencient. Les jeunes générations qui vivent en zone urbaine prennent cela à la légère. Quand on a appris le respect, à ne pas dépasser la limite, j’y vois de la démocratie» raconte le photographe dans un entretien à Clicanoo. (Ferhat Bouda / Agence VU’)
En 1994, le Mouvement Culturel Berbère (MCB) appelle au boycott de l’école algérienne. De nombreuses écoles de sa région suivent ce boycott et se battent pour la reconnaissance officielle de la langue berbère. Pendant une année d’arrêt scolaire il découvre ce que son peuple subit. Depuis 2010, son travail sur la communauté berbère s’est élargi. Il travaille sur un projet concernant les berbères en Kabylie et couvre la campagne électorale et les élections présidentielles en Algérie. Il entreprend plusieurs voyages au Maroc et au Niger afin de poursuivre son projet sur les berbères. En 2016, il est lauréat du Prix Pierre et Alexandra Boulat soutenu par la Scam. (Ferhat Bouda / Agence VU’)
Marco Longari explique: «Je suis extrêmement déçu par le palmarès des trois grands concours internationaux de photojournalisme, le World Press, Days Japan et le prix Pictures of the Year dont j’étais membre du jury. Quasiment aucun sujet produit en Afrique n’a été récompensé, c’est dégueulasse! L’image renvoyée de l’Afrique est toujours la même. Braconnage, guerres civiles ou pauvreté. Ce prisme misérabiliste commence sérieusement à me taper sur les nerfs.» Ce manque de reconnaissance le met d’autant plus en rogne qu’il ne cesse d’encourager les jeunes photographes locaux à croire en leurs travaux. Il ajoute: «L’Afrique a une grande tradition de photographie documentaire et de photoreportage. Les Africains n’ont pas besoin de nous pour briller. C’est aussi à eux de raconter leur histoire.» (Marco Longari / AFP)
Responsable photo de l’AFP pour l’Afrique, il est désigné meilleur photographe d’agence par le Time. Marco Longari observe les troubles politiques et les avaries institutionnelles qui gangrènent son continent d’adoption. Mais pour lui, on ne peut le résumer à un territoire essoré par les conflits et la corruption, constatant chaque jour les mutations et les améliorations sur son compte Instagram, @marcolongari. (Marco Longari / AFP)
créée à l’occasion de Visa pour l’Image 2017 et soutenue par CANON. Elle présente le travail de Michael «Nick» Nichols, l’un des photojournalistes de la faune les plus respectés et novateurs. Au cours de sa longue carrière, Michael Nichols a exercé ce talent inné aux photographies de lions, de tigres, d'éléphants, de chimpanzés et de gorilles pour les pages du magazine «National Geographic». Son approche documentaire et sa volonté de repousser les limites du genre, d'un point de vue créatif (par le biais de pièges photographiques et de robots télécommandés) nous ont ouvert les yeux sur les animaux eux-mêmes, mais également sur l'environnement plus large au sein duquel ils évoluent. C'est là ce qui fait toute la différence entre un «photographe du monde animal et un photojournaliste au milieu de la nature», comme le décrit Melissa Harris dans A Wild Life («Une vie à l'état sauvage»), une biographie récente consacrée au photographe. (Michael Nichols / National Geographic Creative)
Michael Nichols a été membre de Magnum Photos de 1982 à 1995. A partir de 1996, il collabore avec le magazine National Geographic. Il a passé de longs mois à suivre certaines espèces, notamment de grands singes et félins, ainsi que des éléphants, s'aventurant pour cela dans le bassin du Congo, dans la savane ou dans l'ouest américain. Natif de l'Alabama, son travail l'a conduit aux coins les plus reculés du monde. Il est devenu photographe pour le National Geographic Magazine en 1996 et a été nommé rédacteur à-Large en Janvier 2008, la prestigieuse coopérative fondée par Henri Cartier-Bresson et Robert Capa. (Michael Nichols / National Geographic Creative)
Au fil des années, Marco Longari observe son continent de prédilection: l’Afrique. Un continent puissant, spolié, souvent en proie aux troubles politiques et aux crises institutionnelles. Mais pour le photographe, il est impossible de résumer l’Afrique à un territoire ravagé par les conflits et la corruption, car il est incontestablement en pleine mutation. Le continent se trouve à un moment charnière. Alors que son économie est en plein essor, ses citoyens aspirent à des changements politiques au-delà des évolutions économiques, culturelles et sociales. Ces changements sont portés par leurs exigences, qui conduisent à des actes individuels de défi, de résistance et de progrès. (MARCO LONGARI / AFP)
L’exposition "Wild Life" est une rétrospective créée à l’occasion de Visa pour l’Image 2017 et soutenue par CANON. Elle présente le travail de Michael "Nick" Nichols, l’un des photojournalistes de la faune les plus respectés et novateurs. Ses photographies explorent les interactions entre l’homme et la nature, leur impact sur l’habitat et les politiques d’aménagement du territoire, la culture des safaris, la chasse, le braconnage, les zoos et les programmes d’élevage en captivité et de mise en liberté. Ce travail souligne également l’importance de la déontologie si essentielle à la photographie de la faune sauvage. Nichols a collaboré avec certains des plus grands défenseurs de l’environnement. Son travail photographique appelle au respect de la terre et de tous ceux qui partagent ses ressources. Ce photographe a bouleversé notre façon de voir les animaux. (MICHAEL NICHOLS / NATIONAL GEOGRAPHIC CREATIVE)
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