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«Kinshasa Chroniques»: exposition sur l'émergence de la scène artistique kinoise

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Le Musée International des Arts Modestes (MIAM) et la Cité de l’architecture & du patrimoine à Sète proposent du 24 octobre 2018 au 10 mars 2019 une exposition sur Kinshasa, la capitale de la RDC. 70 créateurs proposent une déambulation en neuf chroniques (sport, musique, débrouille…) pour raconter cette mégapole aux 13 millions d’habitants à la vitalité culturelle bouillonnante.

«Les thématiques sont diverses, elles n’ont pas pour autant l’objectif d’offrir une vision englobante de Kinshasa. Il s’agit plutôt de suggérer des pistes, ou encore des points d’entrée, pour penser l’espace urbain kinois – pistes et points d’entrée inspirés par le travail des artistes eux-mêmes. L’objectif n’est pas non plus de présenter un panorama des arts contemporains à Kinshasa : l’exposition ne se veut en rien un survol», précise le MIAM.


La grande majorité des habitants de Kinshasa ont moins de 40 ans et la plupart des artistes présentés sont nés après les années 80. Loin des clichés, ils nous offrent une nouvelle façon d’imaginer l’espace urbain, de vivre la ville et de questionner le futur où poésie et espoir se côtoient. Car si «infrastructure dévastée, chômage endémique, militarisation de l’espace ou violence quotidienne» sont des thèmes abordés par les artistes, leurs regards se veulent résolument tournés vers l’avenir.
 
«Kinshasa, vue par ses artistes aujourd’hui, est un espace de possibles. C’est à ces possibles qu’est consacrée cette exposition.»
 
Voici 7 photos issues des travaux des artistes de la nouvelle scène d’art contemporain à Kinshasa.

Sinzo Aanza est né en 1990 à Goma, dans le Nord-Kivu. Il est issu de la nouvelle génération d’écrivains de RDC et pratique aussi la photographie. En 2017, il participe à une résidence du centre d’art contemporain bruxellois, en vue d’un «Projet d’attentat contre l’image?». Son travail tisse des liens de plus en plus ténus avec l’art contemporain. Avec sa série «Epreuve d'Allégorie», composée d’une centaine de photos aux couleurs pop et saturés de Kinsuka, un quartier situé dans la zone touristique des rapides du fleuve Congo,  l’artiste veut pousser le spectateur à ne pas se fier à la beauté apparente d’une image. Et dévoiler une autre réalité derrière l’illusion, explique-t-il dans un entretien à RFI.
 (Sinzo Aanza )
Nelson Makengo a terminé l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa en 2015. Comme il n’existe aucune  école de cinéma en RDC, il réalise ses films en autodidacte, à la fois comme réalisateur, preneur de son, monteur, producteur et réalisateur. Egalement photographe, il a réalisé une série intitulée «Théâtre urbain» et un film du même nom. La ville devient un espace transformé en terrain de jeu, les humains dialoguent avec poupées et statuettes pour raconter leurs vies et les faits marquants de l’histoire congolaise.
 (Nelson Makengo)
Gosette Lubondo est née à Kinshasa en 1993. Elle pratique la photographie depuis son adolescence grâce à son père, photographe de profession. Sa série «Imaginary Trip» est un travail sur la mémoire des espaces et des individus. L’artiste met en scène des situations dans des espaces abandonnés: une réflexion sur la mémoire des lieux, mais aussi un questionnement sur leur histoire et leur signification dans le contexte d’aujourd’hui.
 (Gosette Lubondo)
Junior D. Kannah est né à Kinshasa. Cinéaste et photographe, il travaille avec de nombreuses agences de presse et a réalisé des courts métrages et des documentaires. Il a par ailleurs créé l'ONG Kultur plus, basée sur la promotion de la recherche culturelle et historique. Il s’intéresse aux archives photos et vidéos sur l'histoire de la RDC.
 (Junior D. Kannah )
Yves Sambu est né à Lukula (Bas-Congo) en 1980. Diplômé de l’académie de Kinshasa en art plastique en 2006, il a étudié la peinture mais se consacre surtout à la photographie et à la vidéo. Il est placé parmi les grands espoirs de l’art contemporain en RDC. Ses clichés les plus connus sont ceux réalisés sur les sapeurs (mouvement dandy né dans les années 60 au Congo) et sur Cédrick Mbengi, un sapeur entièrement vêtu de papier. «Ce qui m'intéresse dans la démarche de 100% Papier, Kadhitoza et d'autres, c'est qu'ils cherchent la personnalité des vêtements. Plus encore, ils affirment cette identité!», commente Yves Sambu, président du collectif Sadi (Solidarité des Artistes pour le Développement Intégral) qui travaille régulièrement avec une dizaine de sapeurs.
 (Yves Sambu )
Les Français Renaud Barret, graphiste de formation, et Florent de La Tullaye, photographe, sont tombés amoureux de Kinshasa. Passionnés par la musique, le cinéma et les cultures urbaines de l’Afrique, ils ont réalisé de nombreux documentaires et films dont le plus célèbre reste «Benda Bilili», l’histoire d’un groupe de musiciens handicapés, partis des bas-fonds et aujourd’hui reconnus dans le monde entier. Parallèlement, les deux artistes produisent des musiciens africains. Actuellement, Renaud Barret travaille en solo sur son dernier projet «Système K», qui porte sur la nouvelle scène artistique de Kinshasa.
 (Renaud Barret et Florent de La Tullaye)
Rek Kandol est photographe, vidéaste et performer. Son travail s’oriente sur la vie à Kinshasa et la société congolaise. Il a créé l’AKKF, le Festival Art Kin Kombine, une manifestation  internationale d’art contemporain «pour donner un coup de pouce au marché d’art en RDC et en Afrique en général», explique-t-il.
 (Rek Kandol )

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