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Leptis Magna en Libye: visite virtuelle à l'Institut du monde arabe
Leptis Magna, vous connaissez ? Ce site antique, installé sur la côte méditerranéenne au nord-est de la Libye, fut sans doute l’une des plus belles villes du monde romain. Une exposition, présentée à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris et intitulée «Cités millénaires», permet d’en découvrir les splendeurs. Grâce à des technologies numériques de pointe.
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Il faudrait presque commencer l’exposition par la fin... Muni d’un casque spécial, vous faites une visite virtuelle de la basilique romaine. Et vous avez vraiment l’impression de vous promener au milieu des ruines de l’imposant bâtiment, long de 92 mètres, large de 42, et haut (dans l’Antiquité) de 30 mètres. Un film en 3D permet de découvrir les autres monuments du site. Là encore, presque comme si vous y étiez !
L’exposition évoque ces cités antiques aujourd’hui menacées par la guerre et les pillages, telles Mossoul en Irak, Alep et Palmyre en Syrie. Ou Leptis Magna en Libye. Jusqu’à aujourd’hui, cette ville antique n’a pas été touchée par les combats qui ravagent le pays. Mais elle n’est pas à l’abri des pilleurs. De plus, installée sur le littoral, elle risque d’être atteinte par la montée des eaux. Et elle se dégrade en raison du peu d’entretien des ruines.
La cité a été fondée par les Phéniciens vers le VIe siècle avant notre ère. Elle devient colonie romaine au Ier siècle. Et, à son apogée, finit par compter quelque 100.000 habitants ! Né à Leptis Magna en l’an 146 de notre ère, l'empereur Septime Sévère en avait fait une des plus belles villes de l'Empire. Outre la grande basilique dite «sévérienne», il la dote de très riches monuments: forum «sévérien»… Et rénove les thermes construits sous le règne d'Hadrien (76-138), dont les lanternes ou la piscine à ciel ouvert sont aujourd'hui quasi-intactes.
«La population a envie de redécouvrir son patrimoine»
«Afin de parer à la menace des pillages, les statues, les parterres de mosaïque et autres éléments de décor sont conservés et solidement gardés dans les musées de Leptis et de Tripoli depuis 2011», explique le «guide du visiteur» de l’exposition. En 2016, l’AFP révélait que site était même protégé par des volontaires.
Leur chef assurait alors que ses hommes avaient découvert et désamorcé une bombe de plusieurs kilos dans un café près du site. Il expliquait aussi avoir fait échouer un projet de construction, sans autorisation officielle, d’une série de commerces à proximité immédiate des ruines. Dans un pays où l’Etat a disparu, d’autres sites ont eu moins de chance. Ainsi, à Cyrène (est), prestigieuse cité de l'époque hellénique, des habitants qui se disaient propriétaires des terrains ont détruit une partie des ruines antiques à coups de pelleteuse pour bâtir des maisons.
Aujourd’hui, «la population a envie de redécouvrir son patrimoine», observe Vincent Michel, directeur de la mission archéologique française en Libye, dans une vidéo diffusée dans l’exposition. On entend ainsi des citoyens déclarer: cela a été construit par «mes ancêtres, je dois m’y intéresser».
Exposition «Cités millénaires. Voyage virtuel de Palmyre à Mossoul»,
du 10 octobre 2018 au 10 février 2019
Institut du monde arabe,
1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris.
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