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Libye: menace sur le patrimoine antique

Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Depuis la chute de Kadhafi en 2011, la Libye a sombré dans le chaos. Le pays est dirigé par deux autorités rivales: l’une à l'ouest, à Tripoli, la capitale; l’autre à l’est. Du 27 août au 25 septembre 2018, des combats entre milices près de Tripoli ont fait environ 120 morts, 400 blessés et 25.000 déplacés. Des combats menaçant un peu plus un patrimoine antique déjà mis à mal par 8 ans de guerre.


En juillet 2016, l'Unesco a déclaré en péril les cinq sites inscrits au Patrimoine mondial: Ghadamès, Cyrène, Leptis Magna, Sabratha et Tadrart Acacus.

L’organisation onusienne a justifié sa décision par «les dommages déjà survenus et les graves menaces qui pèsent sur ces sites». Elle a rappelé que le pays était «soumis à une forte instabilité» et que des «groupes armés» étaient «présents sur ces sites ou à proximité immédiate».

Petit tour du patrimoine archéologique libyen en neuf photos.

célèbre pour ses colonnes de marbre rose. Le patrimoine archéologique libyen «est extraordinaire, entre restes préhistoriques, carthaginois, grecs, romains, byzantins, arabes», notait en août 2013 un article de Géopolis. Extraordinaire «par sa richesse et sa diversité», complète l’universitaire Mohamed Arbi Nsiri dans une tribune à «Jeune Afrique». Menées depuis plus d’un siècle, des fouilles archéologiques ont permis d’identifier «quelques centaines de sites archéologiques d’intérêt», poursuit l’universitaire. Lequel pense «que ce patrimoine risque de disparaître» (photo prise le 29 septembre 2011). (Patrick Baz - AFP)
Le site, qui se trouve à environ 70 km de Tripoli s’étend sur 90 hectares, avec une partie engloutie par la mer. Il a apparemment subi d’importants dommages liés aux combats. Dans le même temps, «un grand nombre de sites d’époque médiévale et moderne ont été détruits de façon irréversible, car ils sont souvent proches des zones de combats, voire y sont impliqués», explique Mohamed Arbi Nsiri dans sa tribune. Dans certains cas, les combattants se sont directement installés dans les sites dominant des «points stratégiques» (photo prise le 1er septembre 2018).  (Mahmud Turkia – AFP)
Certains sites, comme Charax (punique) et Taucheira (gréco-romain), «sont pris en otage par les différentes forces armées qui (…) n’éloignent même pas les armes lourdes des zones archéologiques», observe Mohamed Arbi Nsiri. A Sabratha, les ruines romaines continuent à subir les ravages du temps: effets de l’érosion et dégradation de la pierre (photo prise le 1er septembre 2018). (Mahmud Turkia – AFP)
Comme d’autres lieux antiques, Cyrène est menacé par l’expansion urbaine. Profitant du chaos et revendiquant la propriété des terrains, des habitants construisent dans le périmètre du site archéologique protégé sans être inquiétés (photo prise le 19 octobre 2007). (AFP - ETHEL DAVIES / ROBERT HARDING HERITAGE / ROBERTHARDING)
La cité antique a été fondée par des Grecs venus de Théra (île de Santorin). Le site est considéré aujourd’hui par les spécialistes comme un trésor de l’époque hellénique (photo prise le 22 octobre 2007).
 (AFP - Nico Tondini / Robert Harding Heritage / robertharding)
«Embellie et agrandie par Septime Sévère, enfant du pays devenu empereur, Leptis Magna était l'une des plus belles villes de l'Empire romain, avec ses grands monuments publics, son port artificiel, son marché, ses entrepôts, ses ateliers et ses quartiers d'habitation», explique l’Unesco (photo prise le 12 août 2018). (AFP – Philippe Roy- Aurimages)
En 2016, des habitants avaient créé «face à un Etat défaillant, une brigade de volontaires» pour protéger les monuments de Leptis Magna, raconte «Le Point». «Ils effectuent (alors) tous les jours des patrouilles autour des principaux monuments sur une cinquantaine d'hectares: l'hippodrome, la basilique ou encore (l’amphithéâtre) qui peut encore accueillir 15.000 spectateurs sur ses gradins en arc de cercle.» En 2011, une initiative similaire avait été prise à Shahat, ville voisine de Cyrène: des volontaires se relayaient «dans un musée local pour empêcher les vols pendant la nuit», rapporte Géopolis (photo prise le 4 janvier 2018). (MAHMUD TURKIA / AFP)
Cette gravure phallique sur la pierre d'un mur était destinée à attirer le bon œil sur la cité. Si ce genre d’objet n’est pas forcément des plus faciles à voler, la situation sécuritaire en Libye favorise les fouilles clandestines et le trafic d’antiquités (photo prise le 12 août 2018).
 (AFP – Philippe Roy- Aurimages)
En mars 2018, le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé avoir saisi «de nombreuses œuvres d'art» venues de Libye. Parmi ces objets, «sept mosaïques, des sarcophages et des pièces d'origine égyptienne». Ils «provenaient des sites d'Apollonie et de Cyrène, deux nécropoles pillées par des groupes terroristes». Les autorités tentent de sauver ce qui peut encore l'être, en fermant les musées, notamment celui de Tripoli, ou en transférant des trésors archéologiques en «lieu sûr» (photo prise le 21 juillet 2006). (AFP - NICO TONDINI / ROBERT HARDING PREMIUM / ROBERTHARDING)

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