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Namibie: "Rouge Himba", le nouveau récit de Solenn Bardet

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

En novembre 2017, paraît aux éditions La Boîte à Bulles, le roman graphique "Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs de Namibie", le dernier récit de l'ethnologue Solenn Bardet. Ce livre richement illustré sur 312 pages par Simon Hureau est une véritable bible de la culture Himba: scènes de la vie quotidienne, cérémonies, galeries de portraits émaille ce passionnant récit de voyage.

Solenn Bardet fréquente les Himbas depuis près de 25 ans. En 1993, alors âgée de 18 ans, elle part seule en Afrique. Arrivée en Namibie après de nombreuses péripéties, elle est adoptée par une famille de pasteurs nomades Himbas. En 2008, elle raconte cette aventure dans un livre Pieds nus sur la terre rouge.

Aujourd’hui, elle est réalisatrice et consultante pour de nombreux documentaires sur l’Afrique. Elle a participé à des émissions, comme Rendez-vous en terre inconnue (Muriel Robin chez les Himbas) ou Ushuaïa (Nature en Namibie) avec Nicolat Hulot.

Devenu depuis ministre de la Transition écologique et solidaire, ce dernier a préfacé Rouge Himba: "Il y a des rencontres qui changent une vie. Ma rencontre, en décembre 2008, avec les Himbas de Namibie, en compagnie de Solenn Bardet, en fait partie. Dans nos univers aseptisés, nous oublions trop souvent ce qui nous réunit avec le vivant. Les Himbas, qui vivent dans un écosystème aride, rude, forcent le regard vers la réalité. Ils sont les témoins du lien indestructible entre l’humanité et la nature, entre la culture et la planète."

En 2012, Solenn Bardet expliquait dans un entretien à Télérama à l’occasion de la sortie du film Les Himbas font leur cinéma: "Certes, aujourd’hui, les Himbas veulent du développement: ils veulent des écoles, des dispensaires, ils rêvent que leurs enfants puissent devenir médecins et les soigner. Mais ils veulent un développement à leur rythme, qui respecte leur culture. Un développement choisi par eux, et non pas subi. C’est pour les Himbas le principal enjeu actuel."

Avec Rouge Himba, les objectifs de Solenn Bardet sont multiples: se rendre sur la tombe d’Omuniange, son père adoptif, présenter sa fille Zélie à sa famille et à ses amies de Namibie et résoudre des conflits entre clans qui paralysent l’avancement des projets de l’association Kovahimba. Une association visant à promouvoir la culture himba, dont Solenn Bardet est déléguée générale.

En 2007, elle a été mandatée par les principaux chefs himbas pour parler en leur nom.

Franceinfo Afrique présente en 10 images quelques extraits de Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs de Namibie.

La Namibie est un pays d’Afrique australe de 825.000 km² (la France en fait 550.000), de 2.200.000 habitants. Il est indépendant depuis 1990. Le Kaokoland, c’est l’ancienne région qui allait du fleuve Kunene à la rivière Hoanib en passant par Opuwo et délimitait le territoire habité par les Himbas. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Ella été créée en 1896 à l’origine pour stopper la propagation de la peste bovine. Au sud de «la ligne rouge», des fermes commerciales où les fermiers – blancs à 90% – sont propriétaires de la terre (…). Au nord, des terres uniquement communautaires gérées par des fermiers noirs. Pour résumer: au Nord, le tiers monde où vivent les 2/3 de la population namibienne, souvent pauvre; au Sud, l’Afrique blanche, moderne et riche. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Opuwo, vient du herero, et veut dire: «Stop c’est fini!» En 1939, quand les colons blancs ont demandé aux locaux une terre pour construire un bureau, les chefs himbas et hereros leur ont répondu: «Vous pouvez aller jusque-là,  mais n’allez pas plus loin, opuwo, c’est fini!» Aujourd’hui, Opuwo est la capitale de la région du Kunene. Les Himbas sont un sous-groupe des Hereros. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Chaque Himba appartient par sa mère à l’un des sept matriclans. L’ensemble des matriclans a une génitrice commune, donc le matriclan transmet à la fois les liens du sang et la cohésion du clan fondateur. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Tôt le matin, les parents réveillent l’enfant et l’envoient dans l’enclos. Il distribue à chaque chèvre son chevreau pour qu’elle l’allaite. Puis il trait les chèvres, les emmène aux pâturages et les surveille toute la journée (…). Le soir, il revient, s’assure que chaque chèvre donne le pis au bon chevreau, puis il trait à nouveau les mères et va manger. Puis il va dormir. Le lendemain, il recommence, et tous les jours, c’est pareil. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Le bétail est en effet au cœur de toute sa vie. Son enclos est situé au centre même du campement, les cases sont disposées autour de manière circulaire et les bêtes errent librement entre les cases. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Chez les Himbas, on dort sur une peau de vache posée à même le sol dans une demi-sphère de terre (…). La case, c’est aussi l’ordre et le rangement, selon une invariable division de l’espace. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Les hommes peuvent avoir plusieurs copines, car si tu n’as qu’une copine, cela veut dire que tu n’es pas désiré et les gens commencent alors à jaser. Les femmes peuvent aussi posséder plusieurs amants mais pas sans l’autorisation du mari. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Son nom est Ndjambe ou Karunga ou même Ndjambe-Karunga. Mais ils ne peuvent pas lui parler directement. Pour l’atteindre, ils s’adressent donc aux ancêtres. Sans de bonnes relations avec ses ancêtres, impossible d’avoir la bénédiction de Ndjambe-Karunga. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
L’ocre et la graisse sont mélangés pour donner l’otjize, la fameuse pâte rouge dont s’enduisent les femmes. (La Boîte à Bulles - Simon Hureau/Solenn Bardet )
Editions La Boîte à Bulles  (Simon Hureau/Solenn Bardet )

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