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Rabat remplace Marrakech comme "Capitale africaine de la culture" : les organisateurs sous le choc

La grande parade d'ouverture prévue dans les rues de Marrakech a été annulée. Elle devait lancer, le 31 janvier 2020, les festivités de la première édition des "Capitales africaines de la culture". 

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Rabat remplace au pied levé Marrakech comme "capitale africaine de la culture". Affiche de l'événement censé commencer le 31 janvier 2020. (Africapitales)

"Un coup de tonnerre", "une décision incompréhensible", telles ont été les premières réactions à la décision du roi Mohammed VI de remplacer la ville de Marrakech par Rabat au titre de "Capitale africaine de la culture", à huit jours du lancement de l'événement. Le maire de Marrakech a donc annulé la grande parade de rue, qui devait lancer le 31 janvier 2020 les festivités. Mais à Rabat, censée remplacer Marrakech au pied levé, rien n’est prêt.

Ce coup de colère du roi Mohammed VI fait suite, selon la presse marocaine, à une visite des grands chantiers de la ville et au constat du retard dans les travaux. "Ce sont des considérations managériales et techniques qui ont présidé à ce changement", a donné pour seule explication le ministre de la culture El Hassan Abyaba.

C'est en faisant valoir que les infrastructures de Rabat étaient mieux adaptées à "un événement d'une telle envergure et à dimension internationale" que les autorités marocaines ont pris leur décision. Une prise de conscience bien tardive à quelques jours des festivités inaugurales.

L'événement se préparait depuis deux ans

Le problème, c’est que rien n’est prêt à Rabat pour prendre le relais et célébrer l’événement, décidé en 2018 par 3 000 maires africains réunis dans le cadre du congrès des villes par le CGLUA (Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique). Le choix de Marrakech n’était donc pas une décision de l’Etat marocain, mais bien des maires et élus locaux du continent.

C’est par deux courriers reçus du ministère de l’Intérieur marocain, puis du ministère de la Culture, que le comité directeur d’Africapitales, la structure organisatrice de la manifestation basée à Dakar, a été informée de ce "déménagement" de dernière minute.

"C’est une décision brutale, absurde et sans queue, ni tête", a affirmé, dépité, l’artiste et écrivain Mahi Binebine, président d’honneur de l’événement, sur son site facebook. C’est lui qui, le 15 janvier 2020, avait présenté devant la presse internationale réunie à Paris le vaste programme des festivités. A partir du 31 janvier, la grande ville touristique du Sud marocain devait commencer à accueillir des centaines d'artistes venus de tout le continent : sculpteurs, plasticiens, musiciens, danseurs, cinéastes.

Rabat vaut bien une fête

En dépit d’un travail préparatoire de deux ans, la plupart des expositions et manifestations prévues seront donc déplacées dans la capitale marocaine. Ce qui retardera de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, certains événements.

Ce changement de dernière minute devrait toutefois bénéficier à la capitale marocaine. Rabat, "la belle endormie", s’était positionnée dès 2014 comme une "capitale culturelle du royaume", avec notamment son grand musée de la photographie inauguré le 14 janvier 2020 et une biennale d’art contemporain qui vient de fermer ses portes et a connu un grand succès.

Quoi qu’il en soit, il est techniquement impossible à la ville de Rabat d’assurer l’ouverture officielle dans les délais impartis (31 janvier) et un certain nombre d’événements pourraient rester à Marrakech.

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