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Une semaine après Rachid Taha, l’Algérie enterre le chanteur kabyle Djamel Allam
L’Algérie pleure la disparition de deux de ses illustres artistes de l’exil en une semaine. Des milliers de personnes ont accompagné le chanteur kabyle Djamel Allam, mardi 18 septembre 2018, à sa dernière demeure à Béjaia (Bougie). L’artiste avait côtoyé Brassens, Georges Moustaki, Léo Ferré ou encore Bernard Lavilliers.
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Décédé samedi 15 septembre dans un hôpital parisien suite à une longue maladie à l’âge de 71 ans, Djamel Allam est enterré dans sa ville natale de Béjaia (250 km à l’est d’Alger). «J’ai toujours été subjugué par son érudition, sa grandeur d’esprit, son incommensurable culture acquise grâce à sa soif d’apprendre, sa curiosité et surtout son sens aiguisé de l’analyse de ce qu’il observait autour de lui. Djamel s’est forgé tout seul en authentique autodidacte», a témoigné son musicien Hafid Djemaï, cité par El Watan.
(Hommage du ministre algérien de la Culture)
Un grand s'en va.
— azzedine mihoubi (@azzedinemihoub3) 18 septembre 2018
Un artiste pour toujours.
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Des photos de l'adieu de Djamel Allam à Bejaia. pic.twitter.com/7Lp4UDyHdU
Autodidacte, devenu porte-voix de la chanson algérienne à l'étranger, Djamel Allam a suivi ses premiers cours de musique au Conservatoire de Bejaia au lendemain de l'indépendance du pays en 1962, avant d'entamer sa carrière en Algérie et à l'étranger, notamment en France. En 1967, alors qu'il était machiniste au théâtre du Gymnase à Paris, l'artiste a rencontré de grands noms de la chanson française, à l'image de Brassens, Georges Moustaki, Léo Ferré et Bernard Lavilliers.
L’auteur du tube Mara adyuhgel (Quand il reviendra, 1973) a modernisé la chanson kabyle en y apportant des sonorités universelles. Les années 70 ont vu une éclosion formidable d’artistes qui ont dépoussiéré la chanson berbère, aussi bien sur le plan musical que celui du contenu. Idir, Aït Menguellet et Ferhat Imazighen Imula ont porté la revendication identitaire berbère comme étendard. Contrairement à Djamel Allam qui a préféré se concentrer sur l’aspect musical, en allant cherchant des sons originaux dans les autres cultures. D’où peut-être un certain malentendu, malaise, avec une partie du public kabyle.
«Djamel s’est toujours adressé à tous les enfants d’Algérie sans distinction, tantôt en kabyle, tantôt en arabe, tantôt en français. Il était pluriel parce que c’est ça l’Algérie aussi. Elle est plurielle et riche de ses cultures diverses. Djamel était pour moi un juste, car toujours soucieux de justice sociale et attentif, par exemple, au statut de la femme. C’était un juste et un humaniste», confie son ami et producteur Safy Boutella.
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