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"Wallbeuti-L'envers du décor", une exposition à Paris de trois photographes africains

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
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Ombres et reflets est la thématique de cette manifestation.

Olivier Sultan, le directeur artistique de la galerie parisienne Art-Z présente jusqu'au 19 octobre, sur le thème Ombres et reflets, les clichés du Sénégalais Mabeye Deme, du Burkinabè Saïdou Dicko et du Congolais Robert Nzaou-Kissolo.

Mabeye Deme est né en 1979 à Tokyo d’une famille sénégalaise. Il a passé une partie de sa jeunesse à Paris et Dakar. Il a fait des études de cinéma à Paris. Devenu photographe de plateau, il a également réalisé plusieurs courts métrages. Son travail s'oriente peu à peu vers une photographie expérimentale et onirique. Il a été exposé à Dak'Art, la Biennale de Dakar, à l’Unesco à Paris et dans différentes galeries. En 2015, il rejoint, le collectif d’artistes Black Containers, dédié à la création, la promotion et la diffusion des images artistiques contemporaines.   (MABEYE DEME)
Quand il revient dans la capitale sénégalaise, Mabeye Deme pose son appareil à l'intérieur des nombreuses tentes éphémères que l'on trouve dans les quartiers populaires, pour célébrer diverses cérémonies. Il photographie alors les gens dans leurs activités quotidiennes, les passants dans les rues. "Discrètement, à l’abri de sa tente, Mabeye Deme tient en respect le chaos du monde. Quand il photographie à travers cette toile, c’est elle qui devient la surface des choses, la peau du visible et pour lui un 'personnage' principal. (…) Le voile, la trame, ne sont pas un obstacle, bien au contraire. Le tissu est intégré, présent et sensible, comme une seconde peau", précise Olivier Sultan. (MABEYE DEME)
Ces images réalisées à travers les tissus prennent alors un aspect poétique, hors du temps. Sont-elles des gravures, des peintures, des photos rétro, s'interroge-t-on. "Le filtre ne cherche pas à cacher ou à se cacher, il instaure plutôt une pudeur qui est garante de l’intimité du rapport qui s’établit avec la rue. L’intimité est ici synonyme de tact : une manière d’entrer en relation sans s’imposer", déclare Sarah Mekdjian sur Africa vivre. (MABEYE DEME)
Saïdou Dicko est un artiste plasticien autodidacte (photographe, vidéaste, peintre) né au Burkina Faso en 1979. Issu d'une famille de bergers peuls, il apprend à dessiner en regardant les ombres des moutons sur le sol. Depuis, l’ombre est restée présente dans l’ensemble de son travail. Quelques mois après ses débuts photographique en 2005, il présente sa première exposition "Voleur d’ombres" dans le Off de la biennale de Dakar et remporte le premier prix. Depuis, son travail a été couronné de nombreuses récompenses. En 2012, il cofonde le collectif Rendez-vous d’artistes, une plateforme nomade qui permet de rencontrer les différents acteurs de l'art. Depuis 2013, il travaille aussi comme commissaire d'exposition et scénographe, notamment au Maroc avec Arkane Africa. (SAÏDOU DICKO)
Ce travail sur les ombres est une réflexion sur le fait que les gens dans les grandes villes se croisent sans se regarder, ni se voir. Ils se transforment peu à peu en fantômes. Une autre part très importante du travail de Saïdou Dicko est consacrée au monde de l'enfance. Beaucoup de ses clichés représentent des enfants photographiés lors de ses nombreux voyages. (SAÏDOU DICKO)
Robert Nzaou-Kissolo, né en 1976, est un photographe autodidacte congolais. Dans les années 90, il s'ouvre à l'art grâce la poésie urbaine du rap. Pour fuir les violences de son pays, il s'exile en 2001 en Afrique du Sud pendant près de dix ans. Aujourd'hui, il partage sa vie entre ces deux pays. (ROBERT NZAOU-KISSOLO)
En 2015, il découvre la photo à travers les travaux de Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Robert Frank. "J'ai eu un coup de foudre absolu pour ce médium qui me permettait de raconter des histoires et de rester poète, de développer mon imaginaire tout en l'inscrivant dans la réalité. La photo de rue est devenue mon crédo et j'ai passé la majeure partie de mon temps à vivre cette passion poétique au plus près des gens et de leur vie." (ROBERT NZAOU-KISSOLO)
"L'envie de raconter, partager des moments ordinaires ou insolites, montrer au reste du monde d'où je viens est la base de mon travail et de ma créativité." Son rêve : que les jeunes Africains partagent sa passion et s'intéressent à la photo pour raconter leur vie, leur pays, l'Afrique. Aujourd'hui, ses clichés ont été exposés partout dans le monde : Afrique du Sud, Congo, Ghana, France, Allemagne, Etats-Unis… (ROBERT NZAOU-KISSOLO)
"Mes enfants vous parlent de l’égalité et de l’union. Ils sont blancs, ils sont noirs, ils sont riches, ils sont pauvres, ils sont mendiants, ils sont voleurs, ils sont musulmans, ils sont chrétiens (…). Malgré leurs différences, ils sont assis sur le même banc et ils mangent sur la même nappe", déclare le photographe. (SAÏDOU DICKO)

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