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A Madagascar, les «mamies» gèrent l'électricité solaire
Voilà des années que l’ONG indienne Barefoot cherche à développer l’énergie solaire dans les pays en voie de développement. 83 pays bénéficient des compétences de techniciens solaires formés par l’ONG. Précision de taille, ces spécialistes sont des femmes souvent analphabètes. Leur nouvelle compétence fait entrer l'électricité dans des villages comme celui d’Ambakivao à Madagascar.
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Ce sont souvent des femmes, parfois déjà grand-mères, illettrées ou presque, qui vivent dans des villages très reculés. Grâce à leurs six mois de formation, elles peuvent désormais installer un réseau électrique solaire basique et l’entretenir. L’équipement peut être communautaire comme un lampadaire, ou privé, en installant l’éclairage dans la maison.
La formation est exclusivement axée sur la pratique. Aucune compétence théorique n’est enseignée, et malgré tout, ces femmes sont capables d’assurer la maintenance et les réparations du réseau.
Grâce à elles, donc, l’électricité arrive dans des villages très reculés. Plus de 18.000 foyers dans le monde ont été équipés de cette façon. L’énergie renouvelable est bien sûr porteuse d’économies quand la simple cuisine dépend de pétrole ou de charbon de bois. Elle est également pourvoyeuse d’emplois, quand le projet essaime de villages en villages.
Dans le village malgache d’Ambakivao, c’est Yollande qui a été formée. Cette grand-mère de 53 ans passés s’est portée volontaire. Pour elle, la lumière est ce qui manquait le plus au village. Elle se plaignait également de l’odeur de la lampe à pétrole, unique manière de s’éclairer le soir. Le WWF associé à Barefoot est passé par là. Et depuis, ce village de pêcheur peut préparer le poisson, même la nuit tombée. On peut également charger les téléphones portables.
Revers de la médaille, l’énergie électrique disponible a favorisé l’émergence de nouveaux usages. Certains détournent les installations pour lire des DVD, provoquant des pannes. D’autres n’ont pas les moyens de payer l’abonnement et le comité de gestion a parfois du mal à rentrer dans ses frais.
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