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Après des années de crise, la croissance économique de retour en Egypte

Sinistrée depuis 2013, l’économie égyptienne se porte mieux. Le canal de Suez, élargi depuis août 2015, a enregistré des recettes annuelles en hausse de 12%. Le tourisme est également en convalescence, aidé par la dévaluation de 50% de la livre égyptienne. Une croissance annoncée cette année autour de 5%, une bonne nouvelle pour un pays toujours en grande difficulté.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
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Image d'Epinal du tourisme en Egypte: pyramide, désert et soleil. Les attentats ont éloigné les touristes du pays. (MOHAMED EL-SHAHED / AFP)

Le canal de Suez a connu «une hausse sans précédent de ses revenus atteignant 5,6 milliards de dollars en 2017-2018, la plus importante de son histoire», a déclaré M.Mamich, président de l'Autorité du canal de Suez. Inaugurée à l'été 2015, la nouvelle voie maritime, creusée en parallèle du premier canal sur 72 kilomètres, permet la navigation dans les deux sens.

Reliant la mer Rouge et la Méditerranée, une des routes essentielles du commerce mondial, le canal de Suez est une source précieuse de devises pour l'Egypte, plongée dans une grave crise politique depuis «le printemps arabe» de 2011 qui a chassé le président Moubarak du pouvoir.

Les troubles ayant ensuite entouré la chute du président islamiste Mohamed Morsi avaient provoqué un effondrement de l’activité touristique, principale source de devises du pays.

Retour des touristes
L'Egypte est en quête de devises étrangères avec un secteur touristique toujours fragile mais en convalescence. Il aurait rapporté 2,2 milliards de dollars au premier trimestre 2018, deux fois plus qu'en 2017, mais à peine la moitié de ce qu’il rapportait au pays avant la crise.

Le Caire a dû laisser flotter sa devise nationale en novembre 2016, lui faisant perdre la moitié de sa valeur par rapport au dollar et à l'euro. La dévaluation n’a toutefois pas suffi à attirer les touristes, toujours inquiets de la situation sécuritaire. Ce secteur d'activité est fragile et toujours à la merci d'un attentat ou d'une crise.

Pour redresser les finances publiques, le gouvernement mène parallèlement une politique d'austérité, réduisant drastiquement les subventions aux produits de bases. Les prix de l'eau, du blé, de l'électricité, des carburants ou encore des tickets de métro ont considérablement augmenté depuis deux ans.

Des mesures demandées par le Fond monétaire international en échange d'un prêt de 12 milliards de dollars, conclu en novembre 2016, pour éviter l’effondrement du pays. Un programme également soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 3,15 milliards de dollars.

Retour de la croissance
Le président égyptien, Abel Fattah al-Sissi, veut y croire: «La croissance est de retour. (...) Elle pourrait atteindre les 7% d'ici 2020.» De plus, «les réserves de l’Egypte en devises étrangères sont passées d’environ 15 milliards de dollars en 2013 à 44 milliards aujourd’hui».

Se basant sur ces indices encourageants, le vice-ministre égyptien des Finances, Ahmed Kojak, a conclu que «le programme de réformes économiques adopté et mise en œuvre par l'Egypte depuis plus de deux ans est en train de porter ses fruits». 

Une reprise économique attendue, mais insuffisante pour faire face à la pression démographique. Le pays le plus peuplé du monde arabe voit sa population augmenter de 1,5 million de personnes chaque année depuis 2010.

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