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Le manque de travail entretient l’exode des Ghanéens
Nana Akufo-Addo, le président du Ghana, est devenu une star en début d’année 2018. En deux, trois discours, il a invité les Africains à se prendre en main pour développer le Continent. Il a promis de se passer de l'aide des nations développées et refusé le joug du FMI. Mais passé l’effet de surprise, et le temps des félicitations régionales, les Ghanéens ne voient rien changer.
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Il avait fait sensation en formant un gouvernement composé de 110 membres, nombre nécessaire selon lui pour redresser le pays. Dans la foulée, le président Nana Akufo-Addo annonçait que son pays se passerait de l’aide du FMI à compter de 2018, terme du programme de redressement économique imposé en 2015.
Poliment, mais fermement, il indiquait à Emmanuel Macron que l’Afrique ne devait rien attendre de l’aide des pays développés. Une manière de s’émanciper du poids des anciennes nations colonisatrices.
Mais la récente hausse du baril de pétrole ne doit pas faire oublier qu’en novembre 2017, il n’était qu’à 55 dollars. La manne pétrolière attendue depuis 2010 a été très marginale. Du reste, la production est infime: 50.000 barils jour quand le géant nigérian extrait 1,5 million jour.
L’économie part de très loin. Aussi, la croissance a beau atteindre 8,3%, le pays n’en voit guère les retombées. Et malgré les remontrances du président ghanéen, tenter l’aventure du voyage vers l’Europe reste l’objectif de beaucoup de jeunes. En mars 2018, l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estimait que plus de 60.000 Ghanéens étaient bloqués en Libye sur le chemin vers l'Europe. 706 d’entre eux sont rentrés volontairement au pays. Une goutte d’eau.
Au-delà des mots, le président Nana Akufo-Addo a beaucoup à faire pour inverser la tendance.
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