A 60 km de Dakar, se trouve Kayar («entre mer et terre» en wolof), un village de pêcheurs. Si habituellement 20.000 personnes vivent ici, la population peut tripler pendant la haute saison (de janvier à juin) quand la campagne de pêche bat son plein. Grâce à un gouffre profond proche du rivage, des tonnes de poissons sont remontées dans les filets. Toute une infrastructure se met alors en place.
Comme le raconte Nathalie Guironnet, «à Kayar, tous les corps de métiers liés à la pêche sont représentés. Charpenterie marine, peinture, charretiers pour le transport du poisson, des clients, mais aussi fétichistes, tisseurs de paniers en rônier… tout le monde participe à la vie du village. Une micro-économie entre tradition et modernité qui alimente de nombreux étals de poissons dans le monde. Une aire marine protégée a été mise en place, ainsi qu’un laboratoire de qualité et de surveillance. Ces deux entités assurent un contrôle quotidien.»
Nathalie Guironnet vit depuis plus de 35 ans en Afrique, dont de nombreuses années au Sénégal. Cette photodictate explique: «Si je réfléchis à ma pratique de la photographie, souvent je me dis que l'acte de photographier en lui-même me suffit. J'ai du mal à justifier mon travail à travers des idées sociales, des problèmes humains, sanitaires, météorologiques. Certes, je suis consciente que la force d’une photo réside dans son pouvoir visuel, mais je suis aussi persuadée qu’il n’est pas forcément indispensable de faire de la photo choc pour transmettre des idées. On peut aussi faire passer des émotions à travers des images quotidiennes, des scènes qu’on voit tous les jours sans les regarder, en passant à côté.»
Géopolis vous propose de découvrir 15 photos de son reportage «Entre ciel et mer».
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