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Sénégal: à Kayar, la pêche régit la vie des hommes

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
A 60 km de Dakar, se trouve Kayar («entre mer et terre» en wolof), un village de pêcheurs. Si habituellement 20.000 personnes vivent ici, la population peut tripler pendant la haute saison (de janvier à juin) quand la campagne de pêche bat son plein. Grâce à un gouffre profond proche du rivage, des tonnes de poissons sont remontées dans les filets. Toute une infrastructure se met alors en place.

Comme le raconte Nathalie Guironnet, «à Kayar, tous les corps de métiers liés à la pêche sont représentés. Charpenterie marine, peinture, charretiers pour le transport du poisson, des clients, mais aussi fétichistes, tisseurs de paniers en rônier… tout le monde participe à la vie du village. Une micro-économie entre tradition et modernité qui alimente de nombreux étals de poissons dans le monde. Une aire marine protégée a été mise en place, ainsi qu’un laboratoire de qualité et de surveillance. Ces deux entités assurent un contrôle quotidien.»
 
Nathalie Guironnet vit depuis plus de 35 ans en Afrique, dont de nombreuses années au Sénégal. Cette photodictate explique: «Si je réfléchis à ma pratique de la photographie, souvent je me dis que l'acte de photographier en lui-même me suffit. J'ai du mal à justifier mon travail à travers des idées sociales, des problèmes humains, sanitaires, météorologiques. Certes, je suis consciente que la force d’une photo réside dans son pouvoir visuel, mais je suis aussi persuadée qu’il n’est pas forcément indispensable de faire de la photo choc pour transmettre des idées. On peut aussi faire passer des émotions à travers des images quotidiennes, des scènes qu’on voit tous les jours sans les regarder, en passant à côté.»
 
 Géopolis vous propose de découvrir 15 photos de son reportage «Entre ciel et mer».

des milliers de migrants saisonniers arrivent de tous les principaux villages de pêche sénégalais (Mbour, Saint-Louis, Joal, Dakar) à Kayar. Sur la plage, tout le monde vient prendre l’air, regarder les pêcheurs décharger, acheter du poisson, vendre des bijoux, du tissu ou encore du café.  (Nathalie Guironnet)
quelles soient petites, moyennes ou grandes, vont trouver ici toute la main d’œuvre nécessaire (parfois même étrangère) pour partir en mer et décharger le poisson.  (Nathalie Guironnet)
reconnaissables à leur coussinet rembourré sur la tête, attendent de décharger le poisson. Une fois remplies, les caisses peuvent peser 50 kilos. (Nathalie Guironnet)
plus de 2.000 pirogues attendent sur le sable que la mer se calme. Les migrants saisonniers qui arrivent avec leurs femmes et leurs enfants logent dans des conditions précaires. Certains trouvent refuge dans des écoles ou encore sur la plage.  (Nathalie Guironnet)
petites pirogues à moteur qui partent à la journée (quelques personnes) et très grosses pirogues motorisées (plusieurs dizaines d’hommes) qui naviguent la nuit et pour plusieurs jours… on trouve içi toutes les tailles d’embarcations. (Nathalie Guironnet)
une chaîne de ramassage de poissons «collaborative» qui se fait à plusieurs embarcations. Ce type de pêche cible les poissons de type sardines, harengs, anchois, chinchards, maquereaux. (Nathalie Guironnet)
proposent toutes sortes de poissons en fonction des saisons: thons, sabres, mérous (rouge, blanc, jaune), poulpes, bars, mulets, lottes, machoirons, raies, espadons, barracudas…  (Nathalie Guironnet)
et vont décharger en tas sur la plage sous les yeux du propriétaire de la pirogue, des badauds et des acheteurs potentiels.  (Nathalie Guironnet)
le poisson est de nouveau conditionné en caisse par les journaliers. Ces derniers sont payés à la tâche. Quand elles ont fait une bonne pêche, les très grosses pirogues viennent décharger leurs poissons directement sur les plages, les manœuvres «d’abordage» sont délicates en fonction des marées.  (Nathalie Guironnet)
où les camions frigorifiques attendent le poisson. Une méthode de comptage traditionnelle permet de savoir approximativement combien de kilos sont déchargés: un poisson par caisse sera mis systématiquement de côté.  (Nathalie Guironnet)
les autres iront au marché local. Plusieurs intermédiaires se disputent le marché du poisson, depuis le déchargement jusqu’au camion de départ.  (Nathalie Guironnet)
la sardinelle (le «keccax») est fumée sous des feuilles de filao à même le sol ou dans les fumoirs artisanaux. (Nathalie Guironnet)
ou séchées au soleil sur des râteliers. Ce sont là encore des centaines de kilos qui seront consommés sur le marché local et exportés dans la sous-région. (Nathalie Guironnet)
les filets sont nettoyés, démêlés et rangés, au rythme des chants des pêcheurs. Plusieurs charrettes sont nécessaires pour les transporter. Les filets sont très longs (plus d’un kilomètre) et lourds (plusieurs hommes sont nécessaires pour les tirer et les ranger). (Nathalie Guironnet)
par des dizaines de pêcheurs et habitants, au prix de très gros efforts. Puis un concours de pirogue clôture une campagne bien remplie. (Nathalie Guironnet)

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